mardi 24 septembre 2013

Historique des fouilles archéologique d’Ammaedara.
 Comme nous l’avons vu précédemment le site d’Ammaedara était connu depuis le XVIIIe siècle. Petit à petit le lieu révéla une grande richesse, d’abord par l’importance épigraphique tant qualitatif que quantitatif. Puis lorsque l’archéologie à la fin du XIX devint une discipline de l’histoire indispensable pour la connaissance du passé, plusieurs chercheurs s’intéressèrent aux nombreux monuments du site, notamment aux églises qu’on a retrouvé. En fait, les vestiges topographiques qui composent Ammaedara, retracent son histoire: au sud-est à environs un kilomètre d’Ammaedara sur le site du temple de Saturne on a retrouvé quelques traces artefacts d’origine puniques; tout au tour du lieu, de vastes nécropoles civiles entouraient Ammaedara, vers l’est de la ville à partir de l’arc de Septime Sévère le long de la voie Carthago-Theveste en allant en direction de Carthage une importante nécropole militaire révéla une forte quantité d’épitaphes de légionnaires de la Troisième Légion Auguste. 
A l’intérieur de la cité on avait des monuments caractéristiques d'une ville romaine: des thermes d’hiver, un théâtre, un forum et un capitole, l’arc de commémoration de Septime Sévère à l’entrée de la cité, et le fameux cardo maximus et decumanus maximus, typique d’une colonie romaine du Haut-Empire romain .


 Ammaedara c’est aussi la ville aux sept églises, la plus ancienne daterait de la seconde moitié du IIIe dont une chapelle rappelle la présence des Vandales, mais le vestige qui marqua l’esprit de tout temps, la vaste citadelle byzantine construite aux alentours de 540. 


Des découvertes récentes révèlent aussi que le site fut, au cours de la période médiéval, occupé, et entre l’arc de Septime-Sévère et la citadelle nous avons des vestiges d’une mosquée peut-être ottomane. Paradoxalement des traces du camp de la Troisième Légion Auguste n’ont pas encore été découvertes. Aujourd’hui, les chercheurs actuels forment l’hypothèse que la citadelle byzantine s’est construite sur l’emplacement du camp1 et Les seuls preuves que nous possédons sont indirectes, elles proviennent principalement des stèles de soldats de la légion découverte dans le cimetière militaire à l’est de la ville.
La période des recherches au cours du Vingtième siècle débute avec André Piganiol (1883-1968) et Roger Laurent-Vibert (1884-1925).Les deux chercheurs étaient membres de l’Ecole française de Rome, A. Piganiol en fut membre de 1906 à 1909 et R. Laurent-Vibert de 1907 à 1909. Entre 1908 et 1909, l’Ecole française de Rome et le Service Archéologique de Tunisie dirigé par A. Merlin leurs confièrent la mission de se rendre à Haïdra et d’effectuer les premières fouilles officielles. Le rapport et les résultats de leurs travaux furent publiés en 1912 dans la revue de l’Ecole française de Rome, les Mélanges de l’École Française. Leur article se divisait en deux grands chapitres. Le premier concernait la partie archéologique des travaux et le deuxième traité la question épigraphique.
La première année de fouilles en 1908, A. Piganiol se chargea principalement des inscriptions en effectuant des fouilles des nécropoles Est, Sud, et Ouest. Il prospecta aussi dans les zones nord-ouest de la voie Carthago-Theveste, la partie est de la cité au sud de la route moderne et sans approfondir la Basilique I, ainsi que la «maison fortifiée». Par ailleurs, L’épigraphiste étendit ses recherches dans le territoire proche de la cité, notamment vers le nord, l’est et le nord-est. La deuxième année, les fouilles se concentrèrent principalement sur certains édifices: les thermes, la «basilique civile» (le monument à fenêtres), et le site d’Henchir el Khima au nord-est d’Haïdra [deux sites hors d’Haïdra, concernant Tébessa]
Grâce aux deux chercheurs, les fouilles entreprises ont permis une avancée importante sur la connaissance du site. A. Piganiol par ses recherches réussit à identifier deux types de nécropoles prés de l’arc de Septime Sévère, l’une militaire situé la plus à l’est le long de la voie romaine, l’autre civile placé entre l’arc et le cimetière militaire et identifier les autres nécropoles du site. 


Par ailleurs, de nombreux mobiliers2 ont été découverts et attribués à chacun des secteurs. La description de la fouille des thermes fut plutôt courte, car les archéologues pensaient avoir à faire à une nouvelle église. En revanche, la basilique I est décrite avec beaucoup de détails et proposent une restitution du plan de l’édifice et son élévation. Enfin, les deux archéologues ne se contentèrent pas d’explorer uniquement Ammaedara, mais élargirent leurs recherches au nord de la cité, à l’est en direction de Thala, au sud-est vers les djebels et au sud dans la plaine de Foussana. Ils purent se rendre aussi sur les multiples ruines qu’avaient répertoriées les brigades topographiques. Ainsi ils eurent une formidable récolte d’inscriptions épigraphiques. A. Piganiol et Laurent-Vibert rapportèrent plus de cent-soixante-dix nouvelles inscriptions, dont vingt-neuf issues d’Henchir el-Khima, quatre-vingts d’Haïdra (trente venant du cimetière orientale (en 1929, est retrouvée par M. Coggia et Héron Villfosse sur la route de Haïdra près de la frontière un bas relief, BCTH, 1909).
En 1916, l’article sur la Troisième Légion Auguste de De Pachtère Felix-George3, membre de l’Ecole française de Rome (1907-1910), démontre qu’Ammaedara était le premier quartier général de la légion avant son installation à Theveste, il est lu par R. Cagnat le 16 juin 1916 devant les membres de l’Académie des Inscriptions des Belles-lettres. Il est probable que F.-G. De Pachtère rendit visite à Haïdra probablement pendant son voyage en Tunisie entre mai et juin 1910 où il fit des prospections dans la région de Téboursouk et du Fahs.
Quelques mois avant la Grande guerre, en mai 1914, Martin Jean (1888-1914), membre de l’Ecole de 1912 à 1914 est envoyé par l’Ecole française de Rome et le Service des antiquités de Tunisie à Henchir Bouibet. Sa principale mission était de récolter des textes qu’il trouva dans deux groupes de ruines l’un composé d’une nécropole et l’autre de plusieurs bâtiments. Il décrivit les monuments dont vingt-quatre nouvelles inscriptions et révisa certaines qui avaient été recopiées par G. Wilmanns. Puis, pendant toute la durée de la guerre aucune nouvelle documentation sur Ammaedara, sauf en août 1918, une épitaphe chrétienne est recopiée par M. Pernot, inspecteur de l’Enregistrement à Thala qu’il adresse au musée Lavigerie à Carthage. en 19204, reprise de la campagne de prospection des brigades topographiques interrompues au cours de la guerre.
Au début des années vingt Enrico Josi archéologue du Pontificio Istututo di archeologia cristina de Rome passa Par Haïdra pour ses recherches sur les églises chrétiennes du Maghreb, il y photographia les basiliques I et II, la citadelle, le monument à Auges et l’arc. Ses photos plus celles du Service des Antiquités de Tunisie et un certains nombres de clichés de l’American Academy in Rome sont les seuls photographies conservées avant l’intervention du docteur Dolcemascolo qui transforma l’ensemble du paysage archéologique du site.

Au début des années vingt (1925) la première mission archéologique est organisé par le docteur Dolcemascolo médecin à la mine de phosphate de Kalaat Djerda (aujourd’hui KalaaT Kasbah) sous l’égide de Louis Poinssot directeur des SAAT. Dolcemascolo aura la charge du chantier jusqu’aux débuts de la Seconde guerre mondiale. Bien que la mission se déroule sous la période du protectorat français, elle préfigure les futures missions qui s’effectueront après la décolonisation. Dolcemascolo se chargea au cours des travaux de déblayer la basilique I de Melleus ou de saint Cyprien, lors du nettoyage la mission on retrouva (1934-1935) un dépôt de reliques déposés par l’évêque Melleus, correspondant à ceux de saint-Cyprien (voir le plan du site), il dégagea aussi le capitole et une partie des thermes d’hiver, entreprit le premier la fouille de la basilique II dite de Candidus ou des Martyrs qui permit de découvrir l’inscription des martyrs de Dioclétien. Malheureusement, les fouilles sur le chantier se firent sans véritable contrôle méthodologique, Louis Poinssot supervisait les travaux de Tunis, ainsi aucun inventaire ne fut fait pour répertorier l’ensemble des objets trouvés. Cependant, nous savons que quelques pièces furent ramenées chez lui, dont trois inscriptions, des objets comme des reliquaires, et des chapiteaux. A sa mort les pièces rejoignirent le musée du Bardo et Les recherches s’interrompirent au début de la Seconde guerre mondiale. Il faut attendre les années soixante et la décolonisation pour que commence une nouvelle campagne archéologique.
Les fouilles à Ammaedara reprennent en septembre-octobre 1967, elles sont organisées par l’Institut National d’Archéologie Tunisien, en collaboration avec le Centre National de la Recherche Scientifique (Centre de recherches sur l’Afrique méditerranéenne à Aix-en-Provence) . Cette première mission était co-dirigée par Hedi Slim, Abdelmajid Ennabli et Noel Duval. Ce dernier entre 1963 et 1966 alors qu’il effectue des recherches sur le site de Sbeitla, prit des relevées à Ammaedara principalement sur la basilique I de Melleus ou de saint- Cyprien, à la fois sur les fondations et sur les inscriptions en prévision des fouilles pour l’année 19675. Cette première mission inaugure 45 ans de collaboration scientifique franco-tunisienne, de recherches archéologiques à Ammaedara, ainsi que l’étude des inscriptions épigraphiques du site, notamment les inscriptions chrétiennes qui «représentent l'un des groupes les plus importants et les plus homogènes de l'Afrique du Nord, après celui de Carthage»6. Aujourd’hui les dernières recherches7 co-dirigées par Fathi Béjaoui (ancien directeur de INP8, et actuellement responsable du site d’Ammaedara), Ben Abdallah Benzina Zeineb responsable de l’étude des inscriptions païennes d’Ammaedara et François Baratte de l’INAH (l’Institut National d’Art et d’Histoire), se sont surtout concentrées sur la citadelle byzantine, les deux églises à l’intérieure et le bâtiment à Auges situé au nord-est de la cité près de la «chapelle vandale».
1Duval Noel, «Topographie et urbanise d’Ammaedara (actuellement Haïdra)», dans ANRW, II, 10-2, 1982, p. 643.
2Un mobilier qui se compose de 29 lampes, 23 amphores ou vases en terre cuite, un bracelet et une fibule certains se retrouvent dans le catalogue du musée Alaoui 1910 et d’autre peuvent être consulté dans l’article de Piganiol & Laurent-Vibert: Piganiol André, Laurent-Vibert Robert. «Recherches archéologiques à Ammaedara (Haïdra)», in Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 32, 1912, p. 69-229, fig. 1.
3 De Pachtère Félix-Georges, «Les camps de la troisième légion en Afrique au premier siècle de l'empire», in Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 60e année, N. 3, 1916, p. 273-284.
4 Pour Haïdra les travaux débutes en 1921 jusqu’en 1927-1928. Voici la liste des brigades qui couvrirent la région et à quelle période elles agirent:
N°LIX, feuille de Kalaat-Senane, brigade du capitaine Roger (1921). Pour Haïdra, Lt. Maugenest (travaux 1-1 et 1-2); Briaud (2-1 et 2-2); Chosson (3-1 et 3-2); s/Lt. Boulard (4-2 et 5-1); cpt. Debled (4-1 et 5-2); Désiré (6-1 et 6-2).
N°LXVII, feuillet de Thala, 1er brigade du cpt. Baudry.
N°LXXV, feuille de djebel Bireno, cpt. Houdemont ( 1927-1928).
N°CLXVIII, feuille algérienne de Morsott (couvre une partie du territoire antique d’Ammaedara).
5 Duval Noël, «L'église de l'évêque Melleus à Haïdra (Tunisie) : la campagne franco-tunisienne de 1967», in: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 112e année, N. 2, 1968, p.221-228.
6 Duval Noël, Recherches archéologiques à Haïdra. I. Les inscriptions chrétiennes, Rome, École Française de Rome, 1975, p.5.
7La dernière mission a eu lieu en septembre 2012.
8Institut National du Patrimoine, anciennement l’Institut National d’Archéologie et d’Art Tunisien (INAAT).

mardi 17 septembre 2013

    Présentation du site archéologique et histoire d’Ammaedara

    Ammaedara1 un territoire aux origines numides, puniques et romaines.
Le site antique d’Ammaedara (Haïdra) est localisé au centre ouest de la Tunisie, à 223 km de Tunis, à 20 km à l’ouest de Thala, à 80 km au sud-ouest de Mactar, à 8 km de la frontière algérienne et à 36 km au nord-est de Tébessa. La localité de Haïdra est rattachée administrativement au gouvernorat de Kasserine. La ville est située sur la Dorsale tunisienne « une ligne de relief orienté sud-ouest, nord-est » qui sépare le haut Tell de la steppe. La Dorsale est un prolongement oriental des chaînes montagneuses algériennes de l’Atlas Saharien qui vient mourir au nord-est de la Tunisie dans les collines du Cap Bon2.
Carte 1: source El Briga C., « Dorsale tunisienne », Encyclopédie berbère, Djalut –
Dougga, volume n°16, Aix-en-Provence, Edisud, 1995, p.2510-2512.
Dans l’antiquité, Ammaedara (Haïdra) et ses environs faisaient partie du royaume massyle3, plus précisément ce territoire appartenait à une des grandes tribus numides, les Misulami (les Musulames). C’était une etnie semi-nomade vassal de la tribu des Massyles. Aujourd’hui, grâce à la découverte de bornes de la période trajane4 qui séparaient les terres des Musulames du territoire impérial, nous avons une assez bonne idée des limites de la partie Ouest du secteur contrôlé par les Musulames. Tandis que la découverte le 30 avril 1860 par V. Guérin, à henchir el Begar au sud-est de Thala de la table du senatus consultum de nundini saltus Beguensis5, permit de mieux situé les limites de la partie Orientale. Le territoire des Musulames commençait un peu près au sud de la cité de Madauros (Mdaourouch), dans la vallée du Muthul (oued Mellègue) englobant les régions d’Ammaedara (Haïdra), de Tala (Thala) à l’est, de Theueste (Tébessa) à l’ouest, Négrine au sud-ouest de Theueste jusqu’au nord des Chotts El Jerid et El Fejaj6.
Carte 2 : Vue satellite du territoire approximatif des Musulames.
 
Carte 3 : Délimitation du territoire musulame à partir des bornes trajanes.
Les quartiers d’été des Musulames étaient probablement entre l’oued Medjerda et l’oued Mellègue dans la vallée du Muthul. Leurs quartiers d’hiver étaient vraisemblablement dans la région de Négrine, au sud-ouest de Theueste (Tébessa).
Carte 3 : l’Afrique du Nord avant la présence romaine entre le VIe s. et la Ie moitié du IIIe av. J.-C..
 
Carte 4 : l’Afrique du Nord avant la première guerre punique (264-241 av. J.-C.).
 
Carte 5 : Etats de la Méditerranée occidentale entre la seconde moitié du IIIé s. et la fin du IIIe s. av. J.-C.
Le pays des Musulames entre le VI siècle av. J.-C. et la première moitié du Ie siècle av. J.-C., tout particulièrement la région d’Ammaedara (Haïdra), fut tour à tour contrôlée par les rois numides et les Carthaginois. Entre le Ve siècle avant J.-C. et la première moitié du IIIe siècle, le royaume massyle contrôlait la région d’Ammaedara (Haïdra). Après la terrible défaite des Carthaginois à Himère en Sicile en 480 av. J.-C., les aventures carthaginoise d’outre-mer, principalement en Sicile s’interrompirent, pour adopter vers 475-470 av. J.-C. une nouvelle politique d’expansion en direction de l’Afrique intérieure. Cette campagne prit la direction de l’ouest et du sud-ouest pour atteindre son apogée maximal à l’extrême limite de la Dorsale tunisienne, par la conquête par Hannon de la grande cité numide d’Hecatompyle7 (Theveste au cours la période romaine) au milieu du IIIe siècle av. J.-C, vers -247. Dès cette période, la région d’Ammaedara (Haïdra) se retrouva, comme Theveste (Tébessa), sous influence carthaginoise jusqu’à la fin du IIIe s. av. J.-C.. La voie Carthago-Theveste, construite par les Puniques, est datée de cette époque. Des traces de monnaies puniques retrouvées dans la nécropole mégalithique de Gastel8 à vingt kilomètres au nord de Tébessa et la découverte d’un tesson de céramique punique dans le sanctuaire de Saturne d’Ammaedara9, sont d’autres preuves de la présence carthaginoise.
Pendant la seconde guerre punique (218-202 av. J.-C.), il est difficile de savoir si la région qui englobait Theveste (Tébessa) à Tala (Thala) resta carthaginois ou rejoignit le royaume massyle dirigé à l’époque par Gaïa père de Massinissa. En revanche, suite à la défaite de Carthage, son allié le royaume masaesyle de Syphax (?- 203 ou 202 av. J.-C.) fut absorbé par le royaume massyle de Massinissa (203-148 av. J.-C.10,) et le territoire d’Ammaedara (Haïdra) intégra le royaume massyle.
Carte 6 : l’Afrique du Nord après la deuxième guerre punique (218-202 av. J.-C.).

Les Romains, vainqueurs des Carthaginois lors de la troisième guerre punique (148-146 av. J.-C.), transformèrent son territoire en province romaine, l’Africa. La nouvelle province était délimitée par la fossa regia11. La frontière bornait le royaume massyle de Micipsa (148-118 av. J.-C.) -le fils de Massinissa- et l’Africa. Elle partait de Thabarca (Tabarka), longeait Vaga (Béja), Thibursicum Bure (Téboursouk), Thugga (Dougga) sans les inclurent, puis elle descendait un peu au sud de Thaenae (Thyna). La province s’étendait entre 20 000 et 25 000 km². Cependant, la région d’Ammaedara resta sous domination Numide jusqu’en 46 av. J.-C.
 
Carte 7 : Ferchiou N., « Fossa Regia », Filage - Gastel, Aix-en-Provence, Edisud, volume n°19, 1998,
p. 2897-2911.
 
Carte 8 : l’Africa Vetus et l’Africa Nova les deux premières provinces de l’Afrique
Au cours des guerres civiles qui opposa César et les partisans de la République menés par Pompée, une partie de l’Afrique du Nord perdit sa relative indépendance suite à la défaite des partisans de la République en -4612. En effet, la partie Orientale de la Numidie gouvernée par Juba Ie (50-46 av. J.-C.) était l’allié de Pompée. Le royaume fut annexé par César. Elle devint la seconde province romaine l’Africa Noua et la première province prit le nom d’Africa Vetus. Tandis que la Numidie Occidentale était annexée par Bocchus II le jeune (49-33 av. J.-C.). À partir de ce moment, le territoire d’Ammaedara intégra l’Empire romain au sein de l’Africa Noua.
Après le meurtre de César par Brutus et Cassius aux Ides de mars en 44 av. J.-C., ses héritiers (Octave, Marc-Antoine et Lépide) le vengèrent en tuant ses assassins lors de la bataille de Philippes le 23 octobre -42. Par la suite, un conflit s’engagea entre ses héritiers, Antoine, Octave et Lépide. En 43 av. J.-C., ils formèrent une première fois le second Triumvirat et se partagèrent l’Empire romain. Lépide qui était maître de Cavalerie sous la dictature de César reçut la Gaule Narbonnaise et les provinces ibériques, avec trois légions ; Antoine reçut la Gaule chevelue, plus la Cisalpine et pas moins de vingt légions ; quant à Octave se fut l’Afrique, la Sicile et la Sardaigne. Mais, Les provinces d’Orient en 43 av. J.-C. étaient encore sous le contrôle de Brutus et Cassius.
Après la victoire de Philippes en octobre 42 av. J.-C., Marc-Antoine récupéra l’Afrique. Toutefois, en 40 av. J.-C., à Brindes est inauguré un nouveau partage de l’empire entre le triumvirat. Cette fois-ci, Octave s’accapare l’Occident, Antoine l’Orient, notamment la province la plus riche, l’Égypte, tandis que l’Afrique revint à Lépide. Celui-ci gouverna les deux provinces, L’Africa Noua et la Vetus. Il les dirigea jusqu’à son éviction par Octave en 36 av. J.-C.. Il faut attendre la fin de la lutte de pouvoir entre Octave et Antoine pour que l’Afrique connaisse des changements notables. Octave sort victorieux de Marc-Antoine13. Il devient le nouveau maître de Rome et fonde un nouveau régime, le principat. Devenu Auguste le 13 janvier en 27 av. J.-C., il engage des réformes administratives de l’Empire : une division théorique du partage des pouvoirs sur l’Empire entre le Sénat et lui14. Pour l’Afrique, cela se traduisit par l’unification en 27 av. J.-C. des deux provinces africaines en une seule entité, l’Afrique Proconsulaire romaine. 
 
Carte9 : l’Afrique proconsulaire regroupant l’Africa Vetus et l’Africa Nova.
Pour l’Afrique indépendante, État client de Rome, le royaume maure unifié par Bocchus II en -38 était sans dirigeant depuis -33. Auguste l’attribue à Juba II en 25 av. J.-C. (25 av. J.-C. à 23 ap. J.-C.15) le fils de Juba Ie. Mais, l’Afrique romaine entre 34 av. J.-C. et 9 ap. J.-C. connut une série de révoltes des tribus dans le sud-ouest et sud-est du territoire qui exigeait la mobilisation de plusieurs légions. Toutefois, à partir de 6 ap. J.C., il ne resta plus qu’une seule légion installée de manière permanente en Afrique Proconsulaire16. Nous sommes d’ailleurs certains qu’en 14 ap. J.-C., la Troisième Légion Auguste était bien installée à Ammaedara et qu’elle en fit son quartier général.


Origine de la Troisième Légion Auguste et son installation à Ammaedara (Haïdra).
L’une des premières traces écrites sur la légion on la trouve dans le récit que donne Salluste dans sa Guerre de Jugurtha17. L’auteur faisait référence à un centurion primipile issu d’une IIIe Légion qui livra son camp aux Numides. Pourtant, nous ne savons pas quand la Troisième Légion Auguste fut créée. Mais, Y. Le Bohec, avance une hypothèse sur son origine18. D’après l’historien, il faut la chercher dans les dernières années de la République, au cours des événements qui suivirent le meurtre de César la guerre civile. Le conflit engageait des Césariens (Octave le fils adoptif posthume de César, Antoine et Lépide) contre les Césaricides (Brutus et Cassius), puis la lutte de pouvoir entre les Triumvirs (les Césariens), eut pour conséquence une concentration entre leurs mains de forces armées très importantes, surtout entre 42 av. J.-C. et 36 av. J.-C.. Les triumvirs disposaient chacun de nombreuses légions, dont quatre légions numérotées de I à IV, avaient tenu à garder une numérotation « consulaire » pour donner un cadre légitime à leurs autorités, car au temps de la République, les légions I, II, III et IV étaient commandées uniquement par les consuls en poste (Le Bohec, Troisième Légion Auguste, 1989, p.336).
Au cours de la période, les triumvirs s’échangèrent de nombreuses légions. Lors du deuxième partage entre eux, en 40 av. J.-C. à Brindes, Lépide qui reçut l’Afrique et récupéra aussi six légions fournis par Antoine, dont la future IIIe Légion Auguste. Malheureusement pour Lépide, lorsqu’en 36 av. J.-C., il débarqua avec ses légions en Sicile pour évincer Octave, la Ie, IIe, IIIe et VIIIe Légion l’abandonnèrent et rejoignirent Octave. Cette Troisième Légion aux ordres de Lépide, qui prit le parti d’Octave, retourna en Afrique. Quelques années plus tard, quand Octave devint Auguste, en reconnaissance de son soutien, lui attribua le surnom d’Auguste, entre 27 et 19 av. J.-C., peut-être lorsque Agrippa retira à la Ie Légion son surnom Auguste pour lâcheté.
Bien que la province soit sous l’autorité du sénat19, elle ne pouvait pas rester inermes. Il est probable que deux à trois légions furent en activités, car les zones sud-ouest et sud-est de l’Afrique proconsulaires n’étaient pas entièrement contrôlées par Rome. Les Romains durent de 34 av. J.-C. jusqu’en 9 ap. J.-C., affronter une succession de révolte à chacune de leurs avancées en direction des régions méridionales (de la province). Dans les dernières années du règne d’Auguste, après une énième révolte des Musulami, Nasami, Gaetulae et Marmaridi entre 5 et 9, celle-ci fini par être réprimée par les successifs proconsuls. Les romains estimant la menace des tribus du sud-est et sud-ouest toujours présente installèrent le quartier général de la seule légion permanente, la Troisième Légion Auguste à Ammaedara, en Afrique Proconsulaire, à l’extrême sud la Dorsale tunisienne, probablement entre 6 et 14 ap. J.-C., en plein territoire musulame. En outre, le proconsul L. Nonius Asprenas, nommé gouverneur de l’Afrique Proconsulaire par Auguste dans les dernières années de son règne, se chargea entre 14 et 15 (entre la mort d’Auguste et la prise de pouvoir de Tibère) de faire construire par la Troisième Légion Auguste la voie romaine20 Tacape à Ammaedara, la uia Asprenas. Elle partait de Tacape (Gabés), via Capsa (Gafsa) jusqu’à Ammaedara (Haïdra). La voie traversait le territoire Musulami limitant leur route de transhumance. Le camp romain et la voie romaine conjuguée déclenchèrent une révolte des Musulami, des Maurii commandés par Mazippa, des Cinithi et vers la fin du conflit rejoint par les Garamanti21. Tacfarinas, ancien auxiliaire au service de Rome, après avoir déserté, rejoignit sa tribu (peut-être était-il issu des Gubuls une branche tribale des Musulames) et prit la tête de l’insurrection contre les romains. La guerre de Tacfarinas, du nom du meneur de la révolte dura près de huit ans de 17 à 24. Le jeune chef combattit les Romains vaillamment, mais le combat était inégal face à Rome et après quatre campagnes militaires les romains parvinrent à bout de l’insurrection. Tacfarinas acculé à Auzia finit par se suicider pour ne pas être pris vivant.
Il faut attendre le règne de Caligula pour que l’Afrique romaine connaisse de nouveau changement. En 39-40 ap. J.-C., il prend deux décisions administratives d’importance pour l’Afrique22. La première, concerne le légat de la Troisième Légion Auguste. Il passe sous les ordres directs de l’empereur, tandis que le proconsul n’a plus qu’un pouvoir administratif civil et plus aucune autorité sur la Légion. La deuxième mesure, l’assassinat de Ptolémée, dernier roi maure, met fin au dernier royaume client en Afrique du Nord, transformé en deux nouvelles provinces, la Césarienne à l’est et la Tingitane à l’ouest. Le meurtre de Ptolémée embrasa une partie de l’Afrique romaine, principalement la partie occidentale du royaume. Aedemon, un affranchi du roi rallia une partie des Maures, mais les romains réussirent en très peu de temps à mettre fin à la révolte en 42, même si des troubles persistèrent obligeant la Troisième Légion à intervenir entre 41 et 46. Notamment entre 44-46 sous les ordres de Galba pour réprimer une révolte des Musulames et des Maures.
À partir 74-76 la Troisième Légion Auguste quitte Ammaedara pour prendre position à Theveste (Tébessa) à 36 kilomètres à l’ouest du site. Le camp est transformé en colonie de vétéran COLONIA FLAVIA AVGVSTA AEMERITA AMMAEDARA23.


La Colonia Flauia Augusta Emerita Ammaedara.
Au cours des dernières décennies du Ie siècle ap. J.-C., la dynastie flavienne joua un rôle important dans la romanisation en Afrique, surtout en Proconsulaire. Son apport fut décisif sur le plan politique, économique et culturel. Mon intérêt dans cette partie va surtout se concentrer brièvement sur les raisons de la naissance de la colonie.
La légion dans ses dernières années de présence à Ammaedara était sous le commandement du légat Sext. Sentius Caecilianus de 73 à 74?. Quand elle rejoignit Theveste (Tébessa) en 74-75 elle passa sous les ordres de Q. Egnatius Catus. Entre 72 et 75 Ammaedara connut deux proconsuls, Q. Manlius Ancharius Tarquitius Saturninus de 72 à 73 et C. Paccius Africanus24 (74-75). Ces changements se produisirent à la période flavienne, sous le règne de Vespasien (69-79). Lorsque la légion quitta Ammaedara le campement fut transformé en colonie, principalement constituée de vétéran, comme l’indiquait l’épithète emerita25.
Sa création s’inscrivait dans une double perspective : l’une était d’ordre militaire, Vespasien dès son accession au principat dut « pacifier » le sud-est de l’Afrique Proconsulaire en mettant un terme aux menaces récurrentes des Garamantes qu’ils faisaient peser sur la Tripolitaine. Les opérations militaires étaient menées par Valerius Festus. Ainsi, toute la région au sud-sud-est d’Ammaedara connut une sécurité suffisamment importante pour provoquer le déplacement de la Troisième Légion Auguste, en territoire plus hostile, c’est-à-dire dans la région de l’Aurés, preuve d’une nouvelle extension de l’influence romaine. Cependant, Ammaedara qui possédait « une grande utilité stratégique », située sur le domaine des tribus musulames et axe de communication important n’avait pas vocation à rester un espace vide de toute présence romaine. La fondation de la Colonia Flauia Augusta Emerita Ammaedara s’inscrivait dans une vaste politique flavienne de romanisation de l’Afrique Proconsulaire26. Ainsi, des cités de la province et de la région proche d’Ammaedara connurent des changements juridiques. Comme elle, on les attribue au rôle joué par les Flaviens dans la région. Trois villes sont transformées, soit en municipe soit en colonie : Hippo Regius (Annaba) probablement entre 78 et 96 est promue colonie honoraire, en raison de sa double importance stratégique. Elle servait de port exportateur de blé et de cité de transit pour l’acheminement de troupes venant du littoral pour Theveste ; Bulla Regia fut créée semble-t-il pour des raisons économiques et Sufetela (Sbeïtla) était située à 72 km au sud-est d’Ammaedara. Pour les deux cités on a retrouvé de nombreuses inscriptions portant le nom des Flavii, et le nom de la tribu Quirina que portaient les Flaviens. Ces éléments pourraient indiquer que leurs transformations en municipe étaient liés aux règnes des Flaviens. Au nord-ouest d’Ammaedara à la même époque, Madauros (Mdaourouch) aux abords du territoire musulame devient une colonie de vétérans, fondée par souci de stratégie, dont la probable fonction était de surveiller les Musulames27.
La cité pendant le Bas-Empire connaît un renouveau est semble ne pas être touchée par la crise qui frappa la seconde moitié du IIIe s.28. Pour preuve au temps de la Tétrachie (286-305) de nombreux monuments prestigieux sont restaurés par la « classe dirigeante » de la cité. Lors du septième consulat de Dioclétien et du sixième de Maximien (en 299), la municipalité restaure à ses frais les portiques contiguës au théâtre29. Toujours sous la Tétrachie, mais à une date inconnue, un notable fit preuve d’évergétisme, fait rénover les balustrades (cancelli) en charge d’isoler l’orchestre des gradins.
Dans la deuxième moitié du IVe s. des travaux furent effectués sur un monument sous le règne de Julien (360-363)30. L’origine du bâtiment n’a pas pu être déterminée, mais d’après la longueur des lettres de l’inscription 13cm. de haut on peut penser qu’on avait probablement affaire à un édifice assez élevé. La découverte d’une inscription partielle gravée sur un morceau d’épistyle révèle des parties d’une titulature impériale du Bas-Empire, la dédicace célébrait des travaux faits sur un important bâtiment public. Un autre morceau d’épistyle avec des morceaux d’inscriptions paraissent appartenir à une titulature impériale31. Au cours du IVe s., de nombreux édifices furent rénovés, la cité semble connaître une prospérité liée à une renaissance, ou une capacité à s’adapter aux crises. Cette situation de prospérité se prolonge au-delà de la chronologie romaine, comme la construction de la citadelle byzantine entre 539 et 544. Sous l’ère chrétienne, des inscriptions fond références à des notables de la ville, comme les Astii32. De même qu’on note une riche vie religieuse se développa, preuve de cette relative prospérité. De nombreuses églises furent bâtis sur le site, actuellement on dénombre sept basiliques.
La redécouverte d’Ammaedara se produisit au cours du XVIIIe s. par des voyageurs explorateurs. Aujourd’hui encore elle suscite de l’intérêt pour les archéologues et les historiens-épigraphistes pour la richesse de ses monuments et inscriptions.


Les premiers voyageurs du XVIIIe siècle aux voyageurs du XIXe siècle.
Chronologie des premières explorations du site d’Ammaedara : plusieurs étapes jalonnent la découverte d’Ammaedara. La première concerne les voyageurs qui visitèrent Haïdra au XVIIIe siècle. La seconde débute au XIXe siècle quelques années après 1830, au cours de la guerre coloniale menée par la France en Algérie (1830-1870). Elle impliqua principalement les explorateurs français. Enfin, la dernière phase commença au lendemain de l’invasion et de l’occupation française de la Régence de Tunis et après le Traité de Bardo (1881).
L’un des premiers témoignages sur Haïdra nous le tenons d’un voyageur anglais du nom de Thomas Shaw (1692-1751) aumônier protestant. Il visita la région en 1727, dans son ouvrage Voyage dans plusieurs provinces de la Barbarie et du Levant, Tome I33 -deux éditions parurent en 1738 et 1743- il y décrit les mausolées d’Ammaedara (Haïdra) avec quelques détails, mais resta plus évasif sur la citadelle et les nombreuses églises qu’il croyait être des maisons romaines. C’est aussi l’un des premiers à avoir retranscrit la dédicace de l’arc de Septime Sévère. Quelques années plus tard, James Bruce (1730-1794), consul en poste à Alger en 1765, passa à Haïdra entre le 19 août et le 16 décembre 1765. Il donna une description beaucoup plus détaillée du site dans l’introduction de Travels to discover the source of the Nile (publié en 1788). Cents ans après son excursion en 1877, sir Robert Playfair republie dans sa totalité la description de Haïdra de J. Bruce.
Après une longue interruption, c’est au lendemain de la conquête de l’Algérie (1830-1870) qu’on a une nouvelle description du site. Edmond Pellissier, (1798-1858) vice-consul de Sousse entre 1843-1846 et membre de la commission scientifique d’Algérie, visita Haïdra et donna dans Revue Archéologique de 1848, une description très succincte des monuments du site et des environs. Il s’attarda principalement sur la citadelle byzantine, l’arc de Septime Sévère et recopia quelques inscriptions34. On retrouve quelques années plus tard sa description plus détaillée dans l’Exploration Scientifique de l’Algérie pendant les années 1840, 1841, 1842, publié par ordre du gouvernement et avec le concours d’une commission académique, science historiques et géographiques XVI, Description de la régence de Tunis35. Dans les années 1850, L. Rénier (1809-1885) épigraphiste de renom et bibliothécaire de la Sorbonne visita Haïdra pendant deux jours, recopia une liste exhaustive d’inscriptions d’Ammaedara (Haïdra) qu’il publia dans le premier recueil d’inscriptions latines des provinces romaines d’Afrique, Inscriptions romaines d’Algérie 1855-185836. L’ensemble des inscriptions du recueil est plus tard intégré dans le Corpus d’Inscription Latine Volume VIII37, dédié aux provinces d’Afrique romaine. Tissot Charles-Joseph (1828-1884) en 1888, élève consul à Tunis, publie une notice sur Ammaedara dans Géographie comparée de la province romaine d’Afrique II, chorographie. Réseau routier38, bien qu’il ne se rendit jamais sur le site.
Ammaedara était encore une fois décrite sur plusieurs pages dans le livre de l’anglais Davis Nathan, qui travaillait pour le British Museum, Ruines cities within Numidian and Carthaginian, publié en 1862. Tous les voyageurs avaient pu constater de la richesse épigraphique du lieu et l’importance des monuments archéologique qui ne tarderaient pas à attirer l’intérêt des scientifiques, intéressés par l’histoire de l’Afrique romaine.


Les missions officielles épigraphiques et les premières missions archéologiques.
Dans les années1860 commencèrent les premières missions épigraphiques officielles. Elles débutèrent avec Victor Guérin (1821-1890), à l’époque l’homme était agrégé docteur-ès lettres et ancien membre de l’école d’Athènes. Il se rend à Ammaedara (Haïdra) du 22 au 23 avril 1860 et recopie vingt-cinq inscriptions39. Parallèlement aux missions scientifiques françaises, en 1863 en Prusse, le grand historien Mommsen Théodor et son confrère Wilmanns Gustav de l’Académie royale de Berlin lancèrent le projet de regrouper l’ensemble des inscriptions du monde romain dans un corpus d’inscription latine le CIL (le Corpus Inscriptionum Latinarum), et notamment celles des provinces d’Afrique romaine recopiés dans le Tome VIII.
G. Wilmanns épigraphiste partit en Afrique du Nord en mission pour le CIL, VIII, récolter des inscriptions. Il ramena 135 nouveaux textes, dont certains venaient d’Ammaedara (Haïdra) où il se rendit vers 1873-1874.
En 1876, l’abbé Delapard, prêtre à Tébessa explora Ammaedara (Haïdra), principalement la « chapelle vandale » et recopia des inscriptions qu’on retrouve dans les Additamenta du CIL, VIII, p. 926-927. Au même moment, le projet de l’Académie de Berlin de collecter les inscriptions romaines d’Afrique pour le CIL, VIII se poursuivit avec Schmidt Johannes (1843-1901). Entre le 13 novembre et le 23 décembre 1876 Schmidt se rendit à Ammaedara et recopia des textes pour le supplément du CIL VIII40. À la même période le chirurgien prussien G. Nachtigal qui participa à plusieurs voyages d’exploration en Algérie et en Tunisie communiqua à J. Schmidt une inscription41 découverte à sept kilomètres du site.
Tandis que les Allemands s’attelaient au CIL, les Français en 1882-1883 continuèrent leurs recherches sur Ammaedara (Haïdra). Une mission archéologique officielle était envoyée par le ministère de l’Instruction publique en Tunisie42. Celle-ci était menée de concert par le grand épigraphiste René Cagnat (1852-1937) historien de l’Afrique romaine et Henri Saladin (1851-1923) architecte. Les récits de leurs voyages furent publiés en feuilleton pour le grand public dans le Tour du monde43 entre 1884-1894.
Entre 1884 et 1906, c’est-à-dire après l’invasion militaire par la France (de la Tunisie) et la signature du Traité de Bardo mettant fin à l’indépendance du pays, l’armée française au cours de cette période envoya des brigades topographiques chargées de cartographier le territoire, dont les archéologues français surent mettre à profit. En 1884, Xavier Charmes44, chef de la division des Sciences et de Lettres, mit en place la Commission de Tunisie dans la section archéologique du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques. Le but était de centraliser et de publier les découvertes archéologiques. L’année suivante était créée le Service des Antiquités et Arts de Tunisie (SAAT). Son premier directeur fut René du Coudray de la Blanchère (1853-1896), l’ancien délégué de X. Charmes. Puis en 1891, Doublet Georges normalien, ancien élève de l’Ecole d’Athènes et de Rome, choisit par la Blanchère, devint le nouveau directeur du SAAT. Il est remplacé en 1892 par Paul Gauckler.
Les opérations de cartographie débutèrent quelques mois avant l’occupation de la Régence de Tunis et continuèrent jusqu’en 1887. Les principales opérations se déroulèrent dans le sud tunisien et les régions frontalières. R. Cagnat et H. Saladin bénéficièrent de ces cartes de reconnaissances pendant leurs voyages en 1882. Au cours des relevés, les militaires eurent plusieurs fois l’occasion de passer par Ammaedara (Haïdra).
Entre 1881-1886, le Dr Victor Reboud (1821-1889), médecin-major au 3e régiment de tirailleurs algériens et membre de la société archéologique de Constantine, était connu pour être un spécialiste dans les inscriptions libyco-berbères, recopia des inscriptions épigraphiques entre l’Algérie et la Tunisie45. À la fin de l’année en décembre 1885, le lieutenant Boyé, du 6e régiment de cuirassiers, explore le site d’Ammaedara. Pour la première fois, il mentionne un puits, un aqueduc souterrain, et un barrage, fait aussi une moisson d’une vingtaine de nouvelles inscriptions46.
Diehl Charles (1859-1944), byzantiniste et professeur d’histoire à la faculté de lettres de Nancy, participa à deux campagnes scientifiques au Maghreb, dans le cadre de la Mission scientifique littéraires dans l’instruction publique crées en 1842. Au cours d’une de ces campagnes, passa à Ammaedara (Haïdra) et prit plusieurs clichés, neuf tirages sur la citadelle à l’intérieure et à l’extérieure et plusieurs vues du site à partir de la citadelle47. Au même moment en 1892, puis en 1894 commence les premières fouilles du site par le commandant Paul Goetschy (1848-192148). La première campagne, en 1892, débute avec l’ouverture de six tombes à incinération dans le cimetière oriental. La seconde campagne, en 1894, concerne des fouilles sur de nouvelles tombes païennes, dans la nécropole orientale. Il effectue une exploration des tombes de la « chapelle vandale »49, notamment celle de Secundinus, ainsi qu’une fouille rapide de la nécropole de la rive sud. Dans le même temps, des repérages sont effectués dans les environs de Haïdra à environ huit kilomètres dans le cimetière romain du site Mzara el Assilet.
En 1927, madame Goetschy fit don au musée du Louvre de plusieurs matériaux retrouvés sur le site d’Ammaedara50 (Haïdra). Toujours dans le projet de cartographier le pays, en 1896, les militaires français sont chargés d’une mission de géodésie dans la zone comprise entre Tébessa, le djebel Semmama et Kalaat-Snane, incluant la région de Haïdra. Les soldats, sous le commandement du capitaine Armant Pottin Condé de Vauvineux, campèrent par trois fois sur le site. La première fois, le 2 février en venant de Thala, mais le lendemain ils repartirent et revinrent le 6 février, pour rester quelques jours, permettant au capitaine de recopier des inscriptions copiées auparavant51. Le capitaine retranscrivit d’autres textes, quatre aux abords de la voie Carthago-Theveste, à l’est et à l’ouest de la citadelle et deux inscriptions qui proviennent de fouilles de plusieurs tombes du cimetière Occidentale (à environ deux kilomètres de la citadelle). La découverte la plus importante par le capitaine est celle d’une dalle appartenant au Légat de la IIIe Légion Auguste, Cn. Domitius Tullus transférée à Tébessa52. Vauvineux revint une dernière fois sur le site le 16 février et recopia l’une des inscriptions les plus connues d’Ammaedara53.
Le service topographique de l’armée joua un rôle d’importance dans la récolte de données archéologiques. En 1897, il est renommé Service géographique des armées (SGA). Puis, son directeur, le général Derrécajaïx et les responsables du BCTH (R. Cagnat, H. Saladin, E. Babelon et S. Reinach) firent des publications communes. De plus, grâce aux observations faites sur le terrain par les brigades, et les conseils qu’ils prodiguèrent aux archéologues et aux voyageurs pour les recherches des antiquités dans le Nord de l’Afrique, contribuèrent à faciliter le travail des chercheurs, en prévision de la publication de l’Atlas archéologique de Tunisie. La récolte des données des topographes se faisait sous forme de carnets ou de feuillets par les brigades, qu’ils transmettaient aux chefs de brigades. Ces derniers renvoyaient le tout au directeur du SGA. Puis finissaient au ministère de l’Instruction publique et des Beaux-arts, à la Commission d’Afrique du Nord. Une partie des travaux furent publiées dans le BCTH54, tandis que les notes les plus intéressantes étaient compilées dans l’Atlas archéologique de la Tunisie.
En parallèle aux missions des brigades topographiques, à la demande du résident général René Millet, P. Gauckler le directeur du SAAT était chargé du projet de recherche sur les installations hydrauliques romaines, mission effectuée entre 1892 et 1895. Après la guerre (14-18), un fascicule spécifique pour les sites hydrauliques romains et rajouté dans les BCTH.
P. Gauckler fit mettre en fiche tous les sites archéologiques de Tunisie, pour l’inventaire toutes les photographies et les descriptions sont conservées dans les archives à Tunis. La plupart des descriptions furent faites par l’inspecteur du SAAT et adjoint de P. Gauckler, Eugène Sadoux. Qui se rendit de nombreuses fois à Ammaedara (Haïdra). En 1897, il prit les relevés en plan et en coupe de la basilique I ainsi qu’une restitution et un sondage de l’église. À la même période le grand historien Stéphane Gsell (1864-1932), professeur à l’Ecole supérieure des lettres d’Alger visita Ammaedara, où il eut l’occasion d’étudier les basiliques I, II, III et la « la chapelle vandale ». Les résultats de ses recherches furent communiqués au IIe congrès d’archéologie chrétienne à Rome, en 1900. La même année, l’historien allemand Franz Wieland spécialiste d’archéologie chrétienne publie un ouvrage sur son voyage en Afrique du Nord en 1898. Il parle des églises d’Ammaedara. P. Gauckler, en 1898, chargea Louis Drappier de continuer à répertorier les sites hydrauliques romains. Il passa par Ammaedara et donna une description très détaillée mais surtout technique des installations. En 1899, L. Drappier secrétaire à la direction des Antiquités revient à Ammaedara (Haïdra) et déterre onze inscriptions55 du cimetière Oriental. Au cours de l’année, E. Sadoux lui aussi revint à Ammaedara et fit de nouveaux relevés plans au sol et une coupe de l’église de la citadelle, prit une nouvelle série de clichés de l’arc de Septime Sévère, de la citadelle, de la basilique civile avant l’effondrement du tronçon du mur, des photographies de la basilique I et III, du monument à Auges et la rangée d’auges. Alfred Merlin (1876-1965) prit la tête SAAT de 1905 à 1920. Il entreprit dans les années 1904-1905 de vérifier les inscriptions épigraphies publiées dans le CIL, VIII, pour la Tunisie, notamment celles d’Haïdra56. À la même période, les brigades topographiques poursuivaient leurs missions57. Le capitaine Nicolas, de passage à Haïdra avec sa brigade en 1907, en profita pour relever de nombreuses épitaphes qu’il transmit à A. Merlin. Deux sont publiées dans le BCTH58, un poème inscrit sur un cippe retrouvé prés du marabout Sidi Ali ben Brahim à l’est de Haïdra, l’autre avec quatre inscriptions gravées sur un cippe, mais le lieu de sa découverte reste indéterminé. Enfin, Bernard Roy (1845-1919), secrétaire générale du gouvernement français en Tunisie, visita Ammaedara et Henchir El Khima entre 1907 et avant 1919. Lors de son séjour il révise les inscriptions du capitaine Nicolas. Au cours de cette période la principale tâche des visiteurs fut la récolte des inscriptions, toutefois c’est au début du vingtième siècle que vont commencer les premières fouilles archéologiques sur le site. Les campagnes de fouilles continuent encore au vingt-et-unième siècle.




1 Ammaedara (Haïdra) CIL, VIII, 302 ; NDEAmmaedara, 6 ; AE, 1999, 1782. CIL, VIII, 308.
2 El Briga C., « Dorsale tunisienne », Encyclopédie berbère, Djalut – Dougga, volume n°16, Aix-en-Provence, Edisud, 1995, p.2510-2512.
3 Camps G., « Aux origines de la berbérie, Massinissa ou les débuts de l’histoire », Libyca, Tome VIII, n°1, 1960, p.180-181 et les p.251-252.
4 Pline l’Ancien, Histoire naturelle, Livre V partie 1-46 l’Afrique du Nord, Les Belles Lettres, Paris, 2003 [première éditions 1980], p. 331-332, Commentaire du chapitre de la note 24. Musulami : au sud-sud-est de Madaure (Mdaourouch) à Aïn Bou Sesso sur le versant sud du djebel Mdaourouch deux bornes trouvées (datant de 104-105 et 116 ap. J-.C.) délimitaient le territoire des Musulames du territoire de la cité, ILAg., I, 2828 = CIL, VIII, 4676 = CIL, VIII, 28073a = D, 5958a (p.186) = AE, 1898, 39a et 2829=CIL, VIII, 28073b=D, 5958b (p.186) = AE, 1898, 39b ; à Aïn Kamellel deux bornes de la période trajane délimitant le territoire des Musulames et un territoire impérial situées entre Mascula (Khenchela) et Theveste (Tébessa), ILAg., I, 2988 (104-105 ap.- J.-C.) = AE, 1907, 19 = AE, 1909, 215 ; 2989 (116 ap. J.-C.) = AE, 1907, 20 = AE, 1909, 215.
5 Merlin A., « Observations sur le texte du Senatus Consultum Beguense”, CRAI, 50e année, N. 7, 1906, p. 448-456.
6 Desanges J., Catalogue des tribus africaines de l’antiquité classique à l’ouest du Nil, Université de Dakar, Faculté des lettres et science humaines, Dakar, 1962, p.117-121.
7 Camps G., « Aux origines de la berbérie, Massinissa ou les débuts de l’histoire », Libyca, Tome VIII, n°1, 1960, p.42.
8 Camps G., « Aux origines de la berbérie... », op. cit., p.43 ; G. Camps, « Gastel », Filage - Gastel, Aix-en-Provence, Edisud, volumes n°19, 1998, p. 2974-2993.
9 Rocca-Teyssier E., Ammaedara (Haïdra) et son territoire : étude d’une ville de l’Afrique antique, thèse, université Paris-Sorbonne, 2012. (Thèse soutenue en mai 2012 ce sont les dernières recherches faites sur Ammaedara)
10 Camps G., Les Berbères…, op. cit., p.68-69.
11 Ferchiou N., « Fossa Regia », Filage - Gastel, Aix-en-Provence, Edisud, volume n°19, 1998, p. 2897-2911.
12 Le Bohec Y., Histoire de l’Afrique romaine 146 avant J.-.C – 439 après J.-C., Paris, Picard 2005, p. 46-50.

13 Victoire d’Octave à la bataille d’Actium en 31 av. J.-C. met fin au duel avec Marc-Antoine. Ce dernier se suicida un an après en Egypte.
14 Le Bohec Y., Histoire…, op. cit., p. 53.
15 Date de règne de Juba II.
16 Le Bohec Y., La Troisième Légion Auguste, Paris, Edi. du CNRS, 1977, p.337-339 ; Le Bohec Yann, Histoire…, op. cit., p. 54.
17 Salluste, Guerre de Jugurtha, Paris, la Pléiade, 1968, XXXVIII.
18 Le Bohec Y., Troisième…, op. cit., Paris, CNRS, 1989, p.335-341.
19 l’Afrique Proconsulaire était une province sous l’autorité sénatoriale, normalement ces provinces ne pouvaient disposer de force militaires sur son territoire mais l’Afrique Proconsulaire restait une exception elle fut la seule province sénatoriale avec la province d’Asie à posséder une présence militaire.
20 CIL, VIII, 10023 = 21915 = D, 151 (p.170), Imp(erator) Caesar Augus/ti f(ilius) Augustus tri(bunicia) / pot(estate) XVI / Asprenas co(n)s(ul) / pr(o) co(n)s(ul) VIIuir / epulon[um uiam] / ex castri hibe[rnis] / Tacape[s] munien/dam curauit / leg(io) III Aug(usta) / C[X]lIII.
21 Tacite, Annales, II, 52 ; III, 20-21, 32 et 73-74 ; IV, 23-26 ; Rachet M., Rome et les Berbères. Un problème militaire d’Auguste à Dioclétien, Bruxelles, Coll. Latomus, vol. 110, 1970 ; Bénabou M., La résistance africaine à la romanisation, Paris, La Découverte, 2005, p.75-85. [Première publication, Paris, Maspéro, 1976] ; Lassère J.-M., « Un conflit « routier »  : observations sur les causes de la guerre de Tacfarinas », Antiquités africaines, 18, 1982, p. 11-25.
22 Le Bohec Y., Troisième…, op. cit., Paris, CNRS, 1989, p. 348 ; Le Bohec Y., Histoire…, op. cit., p. 59-60.
23 CIL, VIII, 302 = NDEAmmaedara, 6 = AE 1999, 1782 ; CIL, 308.
24 Le Bohec Y., Histoire…, op. cit., p.93-97, tableau des proconsuls, légats impériaux et procurateurs de la Tingitane et Césarienne.
25 Gascou J., La politique municipale de l’empire romain en Afrique Proconsulaire de Trajan à Septime-Sévère, Rome, École Française de Rome, 1972, p.30. Épithète qu’on retrouve gravé sur plusieurs inscriptions montre bien que la déduction s’est bien faite à partir de vétéran  : AE, 1987, 1035a-1035 ; AE, 2000, 1689 ; CIL, VIII, 302 = NDEAmmaedara 6 = AE, 1999, 1782 ; CIL, VIII, 308=D6786 ; ILPBardo, 36a-36c ; ILPBardo, 2, 24.
26 Le Glay M., « Flaviens et l’Afrique », Mélanges d’archéologie et d’histoire, t. 80, 1968, p. 201-246.
27 Gascou J., La politique municipale.., op. cit., p.30-35.
28 L’ensemble du paragraphe traitant du Bas-Empire se fonde sur Lepellay C., Les cités de l’Afrique romaine au Bas-Empire, Tome II, notices d’histoire municipale, Paris, Etude Augustiniennes, 1981, 64-68.
29 CIL, VIII, 11532 = 309 : Dd(ominis) nn(ostris) Dioclétiano Aug(usto) VII et Maximieno Aug(usto) VI co(n)s(ulibus), / kal(endis) aprilib(us), porticus theatri sumptu publico / coliniae Ammaedarensium restitutae│————.
30 CIL, VIII, 310.
31 CIL, VIII, 11535.
32 Lepellay C., Les cités de l’Afrique..., op. cit, 66-68.
33 p. 255-256.
34 CIL, VIII, n°305 = D 378 ; CIL, 394 ; CIL, 500.
35 p.294-299.
36 p.380-384.
37 CIL, VIII, n°3191 à 3231.
38 p. 459-462.
39 Guérin V., Voyage archéologique dans la régence de Tunis Tome I, Henri Plon, 1862, p.347-366.
40 CIL, VIII, n°11542, 11565, 11573, 11579, 11589, 11603, 11621 (p. 2359), 11623, 11628, 11634, 11639, 11643 = ILCV, 2373 = ICHaïdra, 503, p. 314 = Epigraphica, 2008, 249 = BE, 717 = AE, 2008.
41 CIL, VIII, n°11665 = CLE, 1497 = ILTun, 452 ; Ephem. Epigr. V, n°1323.
42 Les résultats des travaux effectués à Haïdra sont publiés dans « Rapport sur une mission en Tunisie (1882-1883) », Archives des missions, 3e série, XII, 1885, p.107-272, pour Haïdra p.193-233, les environs p.233-239.
43 Cagnat R. et Saladin H., Voyage en Tunisie, édité par Fr. Baratte, Paris, 2005.
44 Bacha M. « La création des institutions patrimoniales de Tunisie  : œuvre des savants de l’Académie des inscriptions et des belles-lettres et des fonctionnaires du ministère de l’Instruction publique et des Beaux-arts », dans Livraisons d’histoire de l’architecture, n°12, 2e semestre 2006, p. 123-134.
45 Poinssot J. et Demaeght L. (Dir.), « Correspondance », Bulletin trimestriel des antiquités africaines, II, 1884, p.307 ; on retrouve l’inscription dans le CIL, VIII, 11581. En 1884, le Dr Clément envoya au Dr V. Reboud une inscription d’une console de la basilique III, après le passage de R. Cagnat.
46 « Rapport sur les découvertes faites par le lieutenant Boyé à Haïdra (Tunisie) », Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1888, p.352-356 ; CIL, VIII, n°11520 = n°440, p.2359 = ILTun, 427 = CLE, 1235 = ZPE, 152-111 = AE, 2005, 1667 ; CIL, VIII, 11530, p.2359 ; CIL, VIII, 11536 = AE, 1889, 2 = AE, 1993, 1734 ; CIL, VIII, 11539-11540, 11640 ; CIL, VIII, 11645 = ILCV, 1105 = ICHaïdra, 504, p.315 ; CIL, VIII, 23261 = 23262 = AE, 1893, 90 ; CIL, VIII, 23265-23268, 23271-23274 ; CIL, VIII, 23275 = ILTun, 456 ; CIL, 23276 = ILTun., 457 ; CIL, VIII, 23277 = ILCV, 4003d ; CIL, VIII, 23278.
47 Diehl C., « Rapport sur deux missions archéologiques dans l’Afrique du Nord », Nouvelles archives des Missions, IV, 1893, p.332-335.
48 Goetschy P., « Chroniques de l’année 1892. Haydra », Recueil de Constantine, 3e série, Vol. 6, 1892, p.350-352 ; « Fouilles archéologiques exécutées en mai 1894 dans la région de Haydra. (Tunisie) », Recueil de Constantine, 3e série, Vol. 8, 1894, p.566-581.
49 L’inscription de Secundinus fut transmise au CIL par G. Wilmanns lors de son séjour à Haïdra : CIL, VIII, n°10518= n°11654 = ILCV, n°2965 = ICHaïdra, n°416, p. 279.
50 Merlin A., « Vase et figurine de terre cuite provenant de Cyrénaïque et d’objets trouvés dans les fouilles de la région de Kasserine, d’Haïdra, de Sidi-el-Harri et de Sousse entre au Louvre », BCTH, 1927, p.251-253.
51 CIL, VIII, n°344 ; CIL, VIII, 11555 = ILTun., 435 ; CIL, VIII, 11621, p.2359, CIL, VIII, 11628 (ces inscriptions furent transmises en leur temps par Guérin, Rénier, Wilmanns et Schmidt).
52 Gsell S., BCTH, 1896, p. 219-220, n°188.
53 CIL, VIII, n°302 (p. 1198) = NDEAmmaedara, n°6, AE 1999, 01782 ; CIL, 308.
54 Chabot J.-B., BCTH, 1938-1939-1940, p. 709-728.
55 Une partie est publié dans le BCTH, 1899 ; 1900. CIL, VIII, n°23251= ILAfr., 151= AE, 1912, 203 ; CIL, VIII, 23252 = D, 9157 = AE, 1900, 40b ; CIL, VIII, 23253 = ILTun, 453 = AE, 1900, 123 ; CIL, VIII, 2354 ; CIL, VIII, 23255 = AE, 1900, 40a = AE, 1900, 122 ; CIL, VIII, 23256-2357 ; CIL, VIII, 23258 = AE, 1992, 1764 = AE, 1993, 1733 ; CIL, VIII, 23259 ; CIL, VIII, 23260 = ILTun., 454, ILAfr., 152= AE, 1912, 204 ; CIL, VIII, 23264 = CLE, 2087= ILTun., 455 = AE, 1900, 39 = AE, 1900, 122. A.Piganiol & R. Laurent-Vibert, op. cit., p. 78.
56 Merlin A., BCTH, 1906, p.CCXXXVII-CCXXIX et CCXXXIX concernant l’estampage par le lieutenant Bernard du 4e régiment de Chasseurs d’Afrique, CIL, VIII, n°23269. « Rapport sur les inscriptions latines de la Tunisie découvertes depuis la publication du Supplément du CIL », Nouvelles archives des Missions, XIV, 1907, p.144-145.
57 Les relevés topographiques qui nous intéressent au cours de cette première campagne concernent : lieutenant Perrier et Milhavet (nord-est de la feuille de Tébessa XL ; Milhavet et Bassot (sud-est de la feuille Kalaat-es Snane XXXIV) ; capitaine Perret (nord-est de la feuille de Bou Rhanem XLI) ; lieutenant Andréa (sud-ouest de la feuille de Thala XXXV).
58 A. Merlin, « Recherches archéologique et inscriptions romaines Kef, de Medeina et d’Haïdra », BCTH, 1907, CCLII-CCCLXII.
59 Duval N., « Topographie et urbanisation d’Ammaedara (actuellement Haïdra) », ANRW, II, 10-2, 1982, p. 643.
60 Un mobilier qui se compose de 29 lampes, 23 amphores ou vases en terre cuite, un bracelet et une fibule certains se retrouvent dans le catalogue du musée Alaoui 1910 et d’autre peuvent être consulté dans l’article de A. Piganiol & R. Laurent-Vibert : Piganiol André, Laurent-Vibert Robert. « Recherches archéologiques à Ammaedara (Haïdra) », Mélanges d’archéologie et d’histoire t. 32, 1912, p.69-229, fig. 1.
61 De Pachtère F.-G., « Les camps de la troisième légion en Afrique au premier siècle de l’empire », Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 60, 1916, 3, p. 273-284.
62 Pour Haïdra les travaux débutes en 1921 jusqu’en 1927-1928. Voici la liste des brigades qui couvrirent la région et à quelle période elles agirent :
N°LIX, feuille de Kalaat-Senane, brigade du capitaine Roger (1921). Pour Haïdra, Lt. Maugenest (travaux 1-1 et 1-2) ; Briaud (2-1 et 2-2) ; Chosson (3-1 et 3-2) ; s/Lt. Boulard (4-2 et 5-1) ; cpt. Debled (4-1 et 5-2) ; Désiré (6-1 et 6-2).
N°LXVII, feuillet de Thala, 1er brigade du cpt. Baudry.
N°LXXV, feuille de djebel Bireno, cpt. Houdemont ( 1927-1928).
N°CLXVIII, feuille algérienne de Morsott (couvre une partie du territoire antique d’Ammaedara).
* Les informations de la note 59 proviennent du mémoire d’Elsa Rocca-Teyssier.
63 Duval N., « l’église de l’évêque Melleus à Haïdra (Tunisie)  : la campagne franco-tunisienne de 1967 », dans Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 112e année, N. 2, 1968, p.221-228.
64 Duval N., Recherches archéologiques à Haïdra I  : Les inscriptions chrétiennes, Rome, École Française de Rome, 1975, p.5.
65 La dernière mission a eu lieu en septembre 2012.
66 Institut National du Patrimoine, anciennement l’Institut National d’Archéologie et d’Art Tunisien (INAAT).