Présentation
du site archéologique et histoire d’Ammaedara
Ammaedara1
un territoire aux origines numides, puniques et romaines.
Le
site antique d’Ammaedara (Haïdra) est localisé au centre
ouest de la Tunisie, à 223 km de Tunis, à 20 km à l’ouest de
Thala, à 80 km au sud-ouest de Mactar, à 8 km de la frontière
algérienne et à 36 km au nord-est de Tébessa.
La localité de Haïdra est rattachée
administrativement au gouvernorat de Kasserine.
La ville est située sur la Dorsale tunisienne « une
ligne de relief orienté sud-ouest, nord-est » qui sépare le
haut Tell de la steppe.
La Dorsale est un prolongement oriental des chaînes
montagneuses algériennes de l’Atlas Saharien qui vient mourir au
nord-est de la Tunisie dans les collines du Cap Bon2.
Carte 1: source El Briga C., « Dorsale tunisienne », Encyclopédie berbère, Djalut – Dougga, volume n°16, Aix-en-Provence, Edisud, 1995, p.2510-2512. |
Dans
l’antiquité, Ammaedara
(Haïdra)
et ses environs faisaient partie du royaume massyle3,
plus précisément ce territoire appartenait à une des grandes
tribus numides,
les Misulami
(les Musulames). C’était
une
etnie semi-nomade vassal de la tribu des Massyles. Aujourd’hui,
grâce à la découverte de bornes de la période trajane4
qui séparaient les terres des Musulames du territoire impérial,
nous avons une assez bonne idée des limites de la partie Ouest du
secteur
contrôlé par les Musulames. Tandis
que la découverte le 30 avril 1860 par V. Guérin, à henchir el
Begar au sud-est de Thala de la table du senatus
consultum de nundini saltus Beguensis5,
permit
de mieux situé les limites de la partie Orientale.
Le
territoire des Musulames commençait un peu près au sud de la cité
de Madauros
(Mdaourouch),
dans
la vallée du Muthul
(oued
Mellègue) englobant
les régions d’Ammaedara
(Haïdra),
de Tala
(Thala) à l’est, de Theueste
(Tébessa) à l’ouest, Négrine au sud-ouest de Theueste
jusqu’au nord des Chotts El Jerid et El Fejaj6.
Carte 2 : Vue satellite du territoire approximatif des Musulames. |
Les
quartiers d’été des Musulames étaient probablement entre l’oued
Medjerda et l’oued Mellègue dans la vallée du Muthul.
Leurs
quartiers d’hiver étaient vraisemblablement dans la région de
Négrine, au sud-ouest de Theueste
(Tébessa).
Carte 3 : l’Afrique du Nord avant la présence romaine entre le VIe s. et la Ie moitié du IIIe av. J.-C.. |
Carte 5 : Etats de la Méditerranée occidentale entre la seconde moitié du IIIé s. et la fin du IIIe s. av. J.-C. |
Le
pays des Musulames entre le VI siècle av. J.-C. et la première
moitié du Ie siècle av. J.-C., tout particulièrement la région
d’Ammaedara
(Haïdra),
fut tour à tour contrôlée par les rois numides et les
Carthaginois. Entre
le Ve siècle avant J.-C. et la première moitié du IIIe siècle, le
royaume massyle contrôlait la région d’Ammaedara
(Haïdra).
Après la terrible défaite des Carthaginois à Himère
en Sicile en 480 av. J.-C., les aventures carthaginoise d’outre-mer,
principalement en Sicile s’interrompirent, pour adopter vers
475-470 av. J.-C. une nouvelle politique d’expansion en direction
de l’Afrique intérieure. Cette
campagne prit la direction de l’ouest et du sud-ouest pour
atteindre son apogée maximal à l’extrême limite de la Dorsale
tunisienne, par la conquête par Hannon de la grande cité numide
d’Hecatompyle7
(Theveste
au cours la période romaine)
au milieu du IIIe siècle av. J.-C, vers -247. Dès
cette période, la région d’Ammaedara (Haïdra) se
retrouva, comme Theveste (Tébessa),
sous influence carthaginoise jusqu’à la fin du IIIe s. av.
J.-C..
La
voie Carthago-Theveste,
construite par les Puniques, est datée de cette
époque. Des traces de monnaies puniques retrouvées dans la
nécropole mégalithique de Gastel8
à vingt kilomètres au nord de Tébessa et la découverte d’un
tesson de céramique punique dans le sanctuaire de Saturne
d’Ammaedara9,
sont d’autres preuves de la
présence carthaginoise.
Pendant
la seconde guerre punique (218-202 av. J.-C.), il est difficile de
savoir si la région qui englobait Theveste
(Tébessa)
à Tala
(Thala) resta carthaginois ou rejoignit le royaume massyle dirigé à
l’époque par Gaïa père de Massinissa.
En revanche, suite à la défaite de Carthage, son allié le royaume
masaesyle de Syphax (?- 203 ou 202 av. J.-C.) fut absorbé par le
royaume massyle de Massinissa
(203-148 av. J.-C.10,)
et le territoire d’Ammaedara
(Haïdra) intégra le royaume massyle.
Carte 6 : l’Afrique du Nord après la deuxième guerre punique (218-202 av. J.-C.). |
Les
Romains, vainqueurs des Carthaginois lors de la troisième guerre
punique (148-146 av. J.-C.), transformèrent son territoire en
province romaine, l’Africa.
La nouvelle province était délimitée par la fossa
regia11.
La frontière bornait le royaume massyle de Micipsa
(148-118 av. J.-C.) -le fils de Massinissa-
et l’Africa.
Elle partait de Thabarca
(Tabarka), longeait Vaga
(Béja), Thibursicum
Bure
(Téboursouk), Thugga
(Dougga) sans les inclurent, puis elle descendait un peu au sud de
Thaenae
(Thyna). La province s’étendait entre 20 000 et 25 000 km².
Cependant, la région d’Ammaedara
resta sous domination Numide jusqu’en 46 av. J.-C.
Carte 7 : Ferchiou N., « Fossa Regia », Filage - Gastel, Aix-en-Provence, Edisud, volume n°19, 1998, p. 2897-2911. |
Au
cours des guerres civiles qui opposa César et les partisans de la
République menés par Pompée, une partie de l’Afrique du Nord
perdit sa relative indépendance suite à la défaite des partisans
de la République en -4612.
En effet, la partie Orientale de la Numidie gouvernée par Juba
Ie (50-46 av. J.-C.) était l’allié de Pompée. Le royaume fut
annexé par César. Elle devint la seconde province romaine l’Africa
Noua
et la
première province prit le nom d’Africa
Vetus.
Tandis que la Numidie Occidentale était annexée par Bocchus
II le jeune (49-33 av. J.-C.). À partir de ce moment, le territoire
d’Ammaedara
intégra l’Empire romain au sein de l’Africa
Noua.
Après
le meurtre de César par Brutus et Cassius aux Ides de mars en 44 av.
J.-C., ses héritiers (Octave, Marc-Antoine et Lépide) le vengèrent
en tuant ses assassins lors de la bataille de Philippes le 23 octobre
-42. Par la suite, un conflit s’engagea entre ses héritiers,
Antoine, Octave et Lépide. En 43 av. J.-C., ils formèrent une
première fois le second Triumvirat et se partagèrent l’Empire
romain. Lépide qui était maître de Cavalerie sous la dictature de
César reçut la Gaule Narbonnaise et les provinces ibériques, avec
trois légions ; Antoine reçut la Gaule chevelue, plus la
Cisalpine et pas moins de vingt légions ; quant à Octave se
fut l’Afrique, la Sicile et la Sardaigne. Mais, Les provinces
d’Orient en 43 av. J.-C. étaient encore sous le contrôle de
Brutus
et Cassius.
Après
la victoire de Philippes en octobre 42 av. J.-C., Marc-Antoine
récupéra l’Afrique. Toutefois, en 40 av. J.-C., à Brindes est
inauguré un nouveau partage de l’empire entre le triumvirat. Cette
fois-ci, Octave s’accapare l’Occident, Antoine l’Orient,
notamment la province la plus riche, l’Égypte, tandis que
l’Afrique revint à Lépide. Celui-ci gouverna les deux provinces,
L’Africa Noua
et la Vetus.
Il les dirigea jusqu’à son éviction par Octave en 36 av. J.-C..
Il faut attendre la fin de la lutte de pouvoir entre Octave et
Antoine pour que l’Afrique connaisse des changements notables.
Octave sort victorieux de Marc-Antoine13.
Il devient le nouveau maître de Rome et fonde un nouveau régime, le
principat. Devenu Auguste le 13 janvier en 27 av. J.-C., il engage
des réformes administratives de l’Empire : une division
théorique du partage des pouvoirs sur l’Empire entre le Sénat et
lui14.
Pour l’Afrique, cela se traduisit par l’unification en 27 av.
J.-C. des deux provinces africaines en une seule entité, l’Afrique
Proconsulaire romaine.
Pour l’Afrique indépendante, État client
de Rome, le royaume maure unifié par Bocchus
II en -38 était sans dirigeant depuis -33. Auguste l’attribue à
Juba
II en 25 av. J.-C. (25 av. J.-C. à 23 ap. J.-C.15)
le fils de Juba
Ie. Mais, l’Afrique romaine entre 34 av. J.-C. et 9 ap. J.-C.
connut une série de révoltes des tribus dans le sud-ouest et
sud-est du territoire qui exigeait la mobilisation de plusieurs
légions. Toutefois, à partir de 6 ap. J.C., il ne resta plus qu’une
seule légion installée de manière permanente en Afrique
Proconsulaire16.
Nous sommes d’ailleurs certains qu’en 14 ap. J.-C.,
la Troisième Légion Auguste était bien installée à Ammaedara
et qu’elle en fit son quartier général.
Origine
de la Troisième Légion Auguste et son installation à Ammaedara
(Haïdra).
L’une
des premières traces écrites sur la légion on la trouve dans le
récit que donne Salluste dans sa Guerre de Jugurtha17.
L’auteur faisait référence à un centurion primipile issu d’une
IIIe Légion qui livra son camp aux Numides. Pourtant, nous ne savons
pas quand la Troisième Légion Auguste fut créée. Mais, Y.
Le Bohec, avance une hypothèse sur son origine18.
D’après l’historien, il faut la chercher dans les dernières
années de la République, au cours des événements qui suivirent le
meurtre de César la guerre civile. Le
conflit engageait des Césariens (Octave le fils adoptif posthume de
César, Antoine et Lépide) contre les Césaricides (Brutus et
Cassius), puis la lutte de pouvoir entre les Triumvirs (les
Césariens), eut pour conséquence une concentration entre leurs
mains de forces armées très importantes, surtout entre 42
av. J.-C. et 36
av. J.-C.. Les triumvirs disposaient chacun de
nombreuses légions, dont quatre légions numérotées de I à IV,
avaient tenu à garder une numérotation « consulaire »
pour donner un cadre légitime à leurs autorités, car au temps de
la République, les légions I, II, III et IV étaient commandées
uniquement par les consuls en poste (Le Bohec, Troisième Légion
Auguste, 1989, p.336).
Au
cours de la période, les
triumvirs s’échangèrent de nombreuses légions.
Lors du deuxième partage entre eux, en 40
av. J.-C. à Brindes, Lépide qui reçut l’Afrique et
récupéra aussi six légions fournis par Antoine, dont la future
IIIe Légion Auguste. Malheureusement pour Lépide, lorsqu’en 36
av. J.-C., il débarqua avec ses légions en Sicile
pour évincer Octave, la Ie, IIe, IIIe et VIIIe Légion
l’abandonnèrent et rejoignirent Octave. Cette Troisième Légion
aux ordres de Lépide, qui prit le parti d’Octave, retourna en
Afrique. Quelques
années plus tard, quand Octave devint Auguste, en reconnaissance de
son soutien, lui attribua le surnom d’Auguste, entre 27 et 19 av.
J.-C., peut-être lorsque Agrippa retira à la Ie Légion son surnom
Auguste pour lâcheté.
Bien
que la province soit sous l’autorité du sénat19,
elle ne pouvait pas rester inermes.
Il est probable que deux à trois légions furent en activités, car
les zones sud-ouest et sud-est de l’Afrique proconsulaires
n’étaient pas entièrement contrôlées par Rome. Les Romains
durent de 34
av. J.-C.
jusqu’en 9 ap. J.-C., affronter une succession de révolte à
chacune de leurs avancées en direction des régions méridionales
(de la province). Dans les dernières années du règne d’Auguste,
après une énième révolte des Musulami,
Nasami,
Gaetulae
et Marmaridi
entre
5 et 9, celle-ci fini par être réprimée par les successifs
proconsuls. Les romains estimant la menace des tribus du sud-est et
sud-ouest toujours présente installèrent le quartier général de
la seule légion permanente, la Troisième Légion Auguste à
Ammaedara,
en Afrique Proconsulaire, à l’extrême sud la Dorsale tunisienne,
probablement entre 6 et 14 ap. J.-C., en plein territoire musulame.
En outre, le proconsul L.
Nonius Asprenas,
nommé gouverneur de l’Afrique Proconsulaire par Auguste dans les
dernières années de son règne, se chargea entre 14 et 15 (entre la
mort d’Auguste et la prise de pouvoir de Tibère) de faire
construire par la Troisième Légion Auguste la voie romaine20
Tacape
à Ammaedara,
la uia
Asprenas.
Elle
partait
de Tacape
(Gabés), via Capsa
(Gafsa) jusqu’à Ammaedara
(Haïdra).
La
voie traversait le territoire Musulami
limitant leur route de transhumance.
Le
camp romain et la voie romaine conjuguée déclenchèrent une révolte
des Musulami,
des Maurii
commandés par Mazippa, des Cinithi
et vers la fin du conflit rejoint par les Garamanti21.
Tacfarinas,
ancien auxiliaire au service de Rome, après avoir déserté,
rejoignit sa tribu (peut-être était-il issu des Gubuls une branche
tribale des Musulames) et prit la tête de l’insurrection contre
les romains.
La
guerre de Tacfarinas, du nom du meneur de la révolte dura près de
huit ans de 17 à 24.
Le
jeune chef combattit les Romains vaillamment, mais le combat était
inégal face à Rome et après quatre campagnes militaires les
romains parvinrent à bout de l’insurrection. Tacfarinas acculé à
Auzia finit par se suicider pour ne pas être pris vivant.
Il
faut attendre le règne de Caligula pour que l’Afrique romaine
connaisse de nouveau changement. En 39-40 ap. J.-C., il prend deux
décisions administratives d’importance pour l’Afrique22.
La première, concerne le légat de la Troisième
Légion Auguste. Il passe sous les ordres directs de l’empereur,
tandis que le proconsul n’a plus qu’un pouvoir administratif
civil et plus aucune autorité sur la Légion.
La deuxième mesure, l’assassinat de Ptolémée,
dernier roi maure, met fin au dernier royaume client en Afrique du
Nord,
transformé en deux nouvelles provinces, la Césarienne
à l’est et la Tingitane à l’ouest.
Le meurtre de Ptolémée embrasa une partie de
l’Afrique romaine, principalement la partie occidentale du royaume.
Aedemon, un affranchi du roi rallia une partie des Maures, mais les
romains réussirent en très peu de temps à mettre fin à la révolte
en 42, même si des troubles persistèrent obligeant la Troisième
Légion à intervenir entre 41 et 46. Notamment entre 44-46 sous les
ordres de Galba pour réprimer une révolte des Musulames et des
Maures.
À
partir 74-76 la Troisième Légion Auguste quitte Ammaedara
pour prendre position à Theveste (Tébessa)
à 36 kilomètres à l’ouest du site.
Le camp est transformé en colonie de vétéran COLONIA
FLAVIA AVGVSTA AEMERITA AMMAEDARA23.
La
Colonia Flauia Augusta Emerita Ammaedara.
Au
cours des dernières décennies du Ie siècle ap. J.-C., la dynastie
flavienne joua un rôle important dans la romanisation en Afrique,
surtout en Proconsulaire. Son apport fut décisif sur le plan
politique, économique et culturel. Mon intérêt dans cette partie
va surtout se concentrer brièvement sur les raisons de la naissance
de la colonie.
La
légion dans ses dernières années de présence à Ammaedara
était sous le commandement du légat Sext. Sentius Caecilianus
de 73 à 74?. Quand elle rejoignit Theveste (Tébessa) en
74-75 elle passa sous les ordres de Q. Egnatius Catus. Entre
72 et 75 Ammaedara connut deux proconsuls, Q. Manlius
Ancharius Tarquitius Saturninus de 72 à 73 et C. Paccius
Africanus24
(74-75). Ces changements se produisirent à la période
flavienne, sous le règne de Vespasien (69-79).
Lorsque la légion quitta Ammaedara le campement
fut transformé en colonie, principalement constituée de vétéran,
comme l’indiquait l’épithète emerita25.
Sa
création s’inscrivait dans une double perspective : l’une
était d’ordre militaire, Vespasien dès son accession au principat
dut « pacifier » le sud-est de l’Afrique Proconsulaire
en mettant un terme aux menaces récurrentes des Garamantes qu’ils
faisaient peser sur la Tripolitaine. Les opérations militaires
étaient menées par Valerius Festus. Ainsi, toute la région
au sud-sud-est d’Ammaedara connut une sécurité
suffisamment importante pour provoquer le déplacement de la
Troisième Légion Auguste, en territoire plus hostile, c’est-à-dire
dans la région de l’Aurés, preuve d’une nouvelle extension de
l’influence romaine. Cependant, Ammaedara qui possédait
« une grande utilité stratégique », située sur le
domaine des tribus musulames et axe de communication important
n’avait pas vocation à rester un espace vide de toute présence
romaine.
La fondation de la Colonia Flauia Augusta Emerita
Ammaedara s’inscrivait dans une vaste politique flavienne de
romanisation de l’Afrique Proconsulaire26.
Ainsi, des cités de la province et de la région proche d’Ammaedara
connurent des changements juridiques. Comme elle, on les attribue au
rôle joué par les Flaviens dans la région. Trois villes sont
transformées, soit en municipe soit en colonie : Hippo
Regius (Annaba) probablement entre 78 et 96 est promue colonie
honoraire, en raison de sa double importance stratégique. Elle
servait de port exportateur de blé et de cité de transit pour
l’acheminement de troupes venant du littoral pour Theveste ;
Bulla Regia fut créée semble-t-il pour des raisons
économiques et Sufetela (Sbeïtla) était située à 72 km au
sud-est d’Ammaedara. Pour les deux cités on a retrouvé de
nombreuses inscriptions portant le nom des Flavii, et le nom
de la tribu Quirina que portaient les Flaviens. Ces éléments
pourraient indiquer que leurs transformations en municipe étaient
liés aux règnes des Flaviens. Au nord-ouest d’Ammaedara à
la même époque, Madauros (Mdaourouch) aux abords du
territoire musulame devient une colonie de vétérans, fondée par
souci de stratégie, dont la probable fonction était de surveiller
les Musulames27.
La
cité pendant le Bas-Empire connaît un renouveau est semble ne pas
être touchée par la crise qui frappa la seconde moitié du IIIe
s.28.
Pour preuve au temps de la Tétrachie (286-305) de nombreux monuments
prestigieux sont restaurés par la « classe dirigeante »
de la cité. Lors du septième consulat de Dioclétien et du sixième
de Maximien (en 299), la municipalité restaure à ses frais les
portiques contiguës au théâtre29.
Toujours sous la Tétrachie, mais à une date inconnue, un notable
fit preuve d’évergétisme, fait rénover les balustrades
(cancelli) en charge d’isoler l’orchestre des gradins.
Dans
la deuxième moitié du IVe s. des travaux furent effectués sur un
monument sous le règne de Julien (360-363)30.
L’origine du bâtiment n’a pas pu être déterminée, mais
d’après la longueur des lettres de l’inscription 13cm. de haut
on peut penser qu’on avait probablement affaire à un édifice
assez élevé. La découverte d’une inscription partielle gravée
sur un morceau d’épistyle révèle des parties d’une titulature
impériale du Bas-Empire, la dédicace célébrait des travaux faits
sur un important bâtiment public. Un autre morceau d’épistyle
avec des morceaux d’inscriptions paraissent appartenir à une
titulature impériale31.
Au cours du IVe s., de nombreux édifices furent rénovés, la cité
semble connaître une prospérité liée à une renaissance, ou une
capacité à s’adapter aux crises. Cette situation de prospérité
se prolonge au-delà de la chronologie romaine, comme la construction
de la citadelle byzantine entre 539 et 544. Sous l’ère chrétienne,
des inscriptions fond références à des notables de la ville, comme
les Astii32.
De même qu’on note une riche vie religieuse se développa, preuve
de cette relative prospérité. De nombreuses églises furent bâtis
sur le site, actuellement on dénombre sept basiliques.
La
redécouverte d’Ammaedara se produisit au cours du XVIIIe s.
par des voyageurs explorateurs. Aujourd’hui encore elle suscite de
l’intérêt pour les archéologues et les historiens-épigraphistes
pour la richesse de ses monuments et inscriptions.
Les
premiers voyageurs du XVIIIe siècle aux voyageurs du XIXe siècle.
Chronologie
des premières explorations du site d’Ammaedara :
plusieurs étapes jalonnent la découverte d’Ammaedara.
La première concerne les voyageurs qui visitèrent Haïdra au XVIIIe
siècle. La seconde débute au XIXe siècle quelques années après
1830, au cours de la guerre coloniale menée par la France en
Algérie (1830-1870). Elle impliqua principalement les explorateurs
français. Enfin, la dernière phase commença au lendemain de
l’invasion et de l’occupation française de la Régence de Tunis
et après le Traité de Bardo (1881).
L’un
des premiers témoignages sur Haïdra nous le tenons d’un voyageur
anglais du nom de Thomas Shaw (1692-1751) aumônier protestant. Il
visita la région en 1727, dans son ouvrage Voyage dans plusieurs
provinces de la Barbarie et du Levant, Tome I33
-deux éditions parurent en 1738 et 1743- il y décrit les
mausolées d’Ammaedara (Haïdra) avec quelques détails,
mais resta plus évasif sur la citadelle et les nombreuses églises
qu’il croyait être des maisons romaines. C’est aussi l’un des
premiers à avoir retranscrit la dédicace de l’arc de Septime
Sévère. Quelques années plus tard, James Bruce (1730-1794), consul
en poste à Alger en 1765, passa à Haïdra entre le 19 août et le
16 décembre 1765. Il donna une description beaucoup plus détaillée
du site dans l’introduction de Travels to discover the source of
the Nile (publié en 1788). Cents ans après son excursion en
1877, sir Robert Playfair republie dans sa totalité la description
de Haïdra de J. Bruce.
Après
une longue interruption, c’est au lendemain de la conquête de
l’Algérie (1830-1870) qu’on a une nouvelle description du site.
Edmond Pellissier, (1798-1858) vice-consul de Sousse entre 1843-1846
et membre de la commission scientifique d’Algérie, visita Haïdra
et donna dans Revue Archéologique de 1848, une description
très succincte des monuments du site et des environs. Il s’attarda
principalement sur la citadelle byzantine, l’arc de Septime Sévère
et recopia quelques inscriptions34.
On retrouve quelques années plus tard sa description plus détaillée
dans l’Exploration Scientifique de l’Algérie pendant les
années 1840, 1841, 1842, publié par ordre du gouvernement et avec
le concours d’une commission académique, science historiques et
géographiques XVI, Description de la régence de Tunis35.
Dans les années 1850, L. Rénier (1809-1885) épigraphiste de renom
et bibliothécaire de la Sorbonne visita Haïdra pendant deux jours,
recopia une liste exhaustive d’inscriptions d’Ammaedara
(Haïdra) qu’il publia dans le premier recueil d’inscriptions
latines des provinces romaines d’Afrique, Inscriptions romaines
d’Algérie 1855-185836.
L’ensemble des inscriptions du recueil est plus tard intégré dans
le Corpus d’Inscription Latine Volume VIII37,
dédié aux provinces d’Afrique romaine. Tissot Charles-Joseph
(1828-1884) en 1888, élève
consul à Tunis, publie une notice sur Ammaedara dans
Géographie comparée de la province romaine d’Afrique
II, chorographie. Réseau routier38,
bien qu’il ne se rendit jamais sur le site.
Ammaedara
était encore une fois décrite sur plusieurs pages dans le livre de
l’anglais Davis Nathan, qui travaillait pour le British Museum,
Ruines cities within Numidian and Carthaginian, publié en
1862. Tous les voyageurs avaient pu constater de la richesse
épigraphique du lieu et l’importance des monuments archéologique
qui ne tarderaient pas à attirer l’intérêt des scientifiques,
intéressés par l’histoire de l’Afrique romaine.
Les
missions officielles épigraphiques et les premières missions
archéologiques.
Dans
les années1860 commencèrent les premières missions épigraphiques
officielles. Elles débutèrent avec Victor Guérin (1821-1890), à
l’époque l’homme était agrégé docteur-ès lettres et ancien
membre de l’école d’Athènes. Il se rend à Ammaedara
(Haïdra) du 22 au 23 avril 1860 et recopie vingt-cinq inscriptions39.
Parallèlement aux missions scientifiques françaises, en 1863 en
Prusse, le grand historien Mommsen Théodor et son confrère Wilmanns
Gustav de l’Académie royale de Berlin lancèrent le projet de
regrouper l’ensemble des inscriptions du monde romain dans un
corpus d’inscription latine le CIL (le Corpus
Inscriptionum Latinarum), et notamment celles des provinces
d’Afrique romaine recopiés dans le Tome VIII.
G.
Wilmanns épigraphiste partit en Afrique du Nord en mission pour le
CIL, VIII, récolter des inscriptions. Il ramena 135 nouveaux
textes, dont certains venaient d’Ammaedara (Haïdra) où il
se rendit vers 1873-1874.
En
1876, l’abbé Delapard,
prêtre à Tébessa explora Ammaedara (Haïdra),
principalement la « chapelle vandale » et recopia des
inscriptions qu’on retrouve dans les Additamenta du CIL,
VIII, p. 926-927. Au même moment, le projet de l’Académie de
Berlin de collecter les inscriptions romaines d’Afrique pour le
CIL, VIII se poursuivit avec Schmidt Johannes (1843-1901).
Entre le 13 novembre et le 23 décembre 1876 Schmidt se rendit à
Ammaedara et recopia des textes pour le supplément du CIL
VIII40.
À la même période le chirurgien prussien G. Nachtigal qui
participa à plusieurs voyages d’exploration en Algérie et en
Tunisie communiqua à J. Schmidt une inscription41
découverte à sept kilomètres du site.
Tandis
que les Allemands s’attelaient au CIL,
les Français en 1882-1883 continuèrent leurs recherches sur
Ammaedara (Haïdra). Une mission archéologique officielle
était envoyée par le ministère de l’Instruction publique en
Tunisie42.
Celle-ci était menée de concert par le grand épigraphiste René
Cagnat (1852-1937) historien de l’Afrique romaine et Henri Saladin
(1851-1923) architecte.
Les récits de leurs voyages furent publiés en
feuilleton pour le grand public dans le Tour du monde43
entre 1884-1894.
Entre
1884 et 1906, c’est-à-dire après l’invasion militaire par la
France (de la Tunisie) et la signature du Traité de Bardo mettant
fin à l’indépendance du pays, l’armée française au cours de
cette période envoya des brigades topographiques chargées de
cartographier le territoire, dont les archéologues français surent
mettre à profit. En 1884, Xavier Charmes44,
chef de la division des Sciences et de Lettres, mit en place la
Commission de Tunisie dans la section archéologique du Comité
des Travaux Historiques et Scientifiques. Le but était de
centraliser et de publier les découvertes archéologiques.
L’année suivante était créée le Service des
Antiquités et Arts de Tunisie (SAAT). Son premier directeur fut René
du Coudray de la Blanchère (1853-1896), l’ancien délégué de X.
Charmes. Puis en 1891, Doublet Georges normalien, ancien élève de
l’Ecole d’Athènes et de Rome, choisit par la Blanchère, devint
le nouveau directeur du SAAT. Il est remplacé en 1892 par Paul
Gauckler.
Les
opérations de cartographie débutèrent quelques mois avant
l’occupation de la Régence de Tunis et continuèrent jusqu’en
1887.
Les principales opérations se déroulèrent dans le
sud tunisien et les régions frontalières. R. Cagnat et H. Saladin
bénéficièrent de ces cartes de reconnaissances pendant leurs
voyages en 1882. Au cours des relevés, les militaires eurent
plusieurs fois l’occasion de passer par Ammaedara (Haïdra).
Entre
1881-1886, le Dr Victor Reboud (1821-1889), médecin-major au 3e
régiment de tirailleurs algériens et membre de la société
archéologique de Constantine, était connu pour être un spécialiste
dans les inscriptions libyco-berbères, recopia des inscriptions
épigraphiques entre l’Algérie et la Tunisie45.
À la fin de l’année en décembre 1885, le lieutenant Boyé, du 6e
régiment de cuirassiers, explore le site d’Ammaedara. Pour
la première fois, il mentionne un puits, un aqueduc souterrain, et
un barrage, fait aussi une moisson d’une vingtaine de nouvelles
inscriptions46.
Diehl
Charles (1859-1944), byzantiniste et professeur d’histoire à la
faculté de lettres de Nancy, participa à deux campagnes
scientifiques au Maghreb, dans le cadre de la Mission
scientifique littéraires dans l’instruction publique crées
en 1842. Au cours d’une de ces campagnes, passa à Ammaedara
(Haïdra) et prit plusieurs clichés, neuf tirages sur la
citadelle à l’intérieure et à l’extérieure et plusieurs vues
du site à partir de la citadelle47.
Au même moment en 1892, puis en 1894 commence les premières
fouilles du site par le commandant Paul Goetschy (1848-192148).
La première campagne, en 1892, débute avec
l’ouverture de six tombes à incinération dans le cimetière
oriental.
La seconde campagne, en 1894, concerne des fouilles sur
de nouvelles tombes païennes, dans la nécropole orientale. Il
effectue une exploration des tombes de la « chapelle
vandale »49,
notamment celle de Secundinus, ainsi qu’une fouille rapide
de la nécropole de la rive sud. Dans le même temps, des repérages
sont effectués dans les environs de Haïdra à environ huit
kilomètres dans le cimetière romain du site Mzara el Assilet.
En
1927, madame Goetschy fit don au musée du Louvre de plusieurs
matériaux retrouvés sur le site d’Ammaedara50
(Haïdra). Toujours dans le projet de cartographier le pays, en 1896,
les militaires français sont chargés d’une mission de géodésie
dans la zone comprise entre Tébessa, le djebel Semmama et
Kalaat-Snane, incluant la région de Haïdra.
Les soldats, sous le commandement du capitaine Armant
Pottin Condé de Vauvineux, campèrent par trois fois sur le site.
La première fois, le 2 février en venant de Thala,
mais le lendemain ils repartirent et revinrent le 6 février, pour
rester quelques jours, permettant au capitaine de recopier des
inscriptions copiées auparavant51.
Le capitaine retranscrivit d’autres textes, quatre
aux abords de la voie Carthago-Theveste, à l’est et
à l’ouest de la citadelle et deux inscriptions qui proviennent de
fouilles de plusieurs tombes du cimetière Occidentale (à environ
deux kilomètres de la citadelle).
La découverte la plus importante par le capitaine est
celle d’une dalle appartenant au Légat de la IIIe Légion Auguste,
Cn. Domitius Tullus transférée à Tébessa52.
Vauvineux revint une dernière fois sur le site le 16 février et
recopia l’une des inscriptions les plus connues d’Ammaedara53.
Le
service topographique de l’armée joua un rôle d’importance dans
la récolte de données archéologiques. En 1897, il est renommé
Service géographique des armées (SGA). Puis, son directeur, le
général Derrécajaïx et les responsables du BCTH (R.
Cagnat, H. Saladin, E. Babelon et S. Reinach) firent des
publications communes. De plus, grâce aux observations faites sur le
terrain par les brigades, et les conseils qu’ils prodiguèrent aux
archéologues et aux voyageurs pour les recherches des antiquités
dans le Nord de l’Afrique, contribuèrent à faciliter le travail
des chercheurs, en prévision de la publication de l’Atlas
archéologique de Tunisie.
La récolte des données des topographes se faisait
sous forme de carnets ou de feuillets par les brigades, qu’ils
transmettaient aux chefs de brigades. Ces derniers renvoyaient le
tout au directeur du SGA. Puis finissaient au ministère de
l’Instruction publique et des Beaux-arts, à la Commission
d’Afrique du Nord. Une partie des travaux furent publiées
dans le BCTH54,
tandis que les notes les plus intéressantes étaient compilées dans
l’Atlas archéologique de la Tunisie.
En
parallèle aux missions des brigades topographiques, à la demande du
résident général René Millet, P. Gauckler le directeur du SAAT
était chargé du projet de recherche sur les installations
hydrauliques romaines, mission effectuée entre 1892 et 1895. Après
la guerre (14-18), un fascicule spécifique pour les sites
hydrauliques romains et rajouté dans les BCTH.
P.
Gauckler fit mettre en fiche tous les sites archéologiques de
Tunisie, pour l’inventaire toutes les photographies et les
descriptions sont conservées dans les archives à Tunis.
La plupart des descriptions furent faites par l’inspecteur
du SAAT et adjoint de P. Gauckler, Eugène Sadoux. Qui se rendit de
nombreuses fois à Ammaedara (Haïdra). En 1897, il prit les
relevés en plan et en coupe de la basilique I ainsi qu’une
restitution et un sondage de l’église. À la même période le
grand historien Stéphane Gsell (1864-1932), professeur à l’Ecole
supérieure des lettres d’Alger visita Ammaedara, où il eut
l’occasion d’étudier les basiliques I, II, III et la « la
chapelle vandale ». Les
résultats de ses recherches furent communiqués au IIe congrès
d’archéologie chrétienne à Rome, en 1900.
La même année, l’historien allemand Franz Wieland
spécialiste d’archéologie chrétienne publie un ouvrage sur son
voyage en Afrique du Nord en 1898. Il parle des églises d’Ammaedara.
P. Gauckler, en 1898, chargea Louis Drappier de continuer à
répertorier les sites hydrauliques romains. Il passa par Ammaedara
et donna une description très détaillée mais surtout technique des
installations. En 1899, L. Drappier secrétaire à la direction des
Antiquités revient à Ammaedara (Haïdra) et déterre onze
inscriptions55
du cimetière Oriental. Au cours de l’année, E. Sadoux lui aussi
revint à Ammaedara et fit de nouveaux relevés plans au sol
et une coupe de l’église de la citadelle, prit une nouvelle série
de clichés de l’arc de Septime Sévère, de la citadelle, de la
basilique civile avant l’effondrement du tronçon du mur, des
photographies de la basilique I et III, du monument à Auges et la
rangée d’auges. Alfred Merlin (1876-1965) prit la tête SAAT de
1905 à 1920. Il entreprit dans les années 1904-1905 de vérifier
les inscriptions épigraphies publiées dans le CIL, VIII,
pour la Tunisie, notamment celles d’Haïdra56.
À la même période, les brigades topographiques poursuivaient leurs
missions57.
Le capitaine Nicolas, de passage à Haïdra avec sa brigade en 1907,
en profita pour relever de nombreuses épitaphes qu’il transmit à
A. Merlin. Deux sont publiées dans le BCTH58,
un poème inscrit sur un cippe retrouvé prés du marabout Sidi Ali
ben Brahim à l’est de Haïdra, l’autre avec quatre inscriptions
gravées sur un cippe, mais le lieu de sa découverte reste
indéterminé. Enfin, Bernard Roy (1845-1919), secrétaire générale
du gouvernement français en Tunisie, visita Ammaedara et
Henchir El Khima entre 1907 et avant 1919. Lors de son séjour il
révise les inscriptions du capitaine Nicolas. Au cours de cette
période la principale tâche des visiteurs fut la récolte des
inscriptions, toutefois c’est au début du vingtième siècle que
vont commencer les premières fouilles archéologiques sur le site.
Les
campagnes de fouilles continuent encore au vingt-et-unième siècle.
2
El Briga
C.,
« Dorsale
tunisienne », Encyclopédie
berbère, Djalut – Dougga,
volume n°16, Aix-en-Provence, Edisud,
1995, p.2510-2512.
3
Camps G., « Aux origines
de la berbérie, Massinissa ou les débuts de l’histoire »,
Libyca,
Tome VIII, n°1, 1960, p.180-181 et les p.251-252.
4
Pline l’Ancien, Histoire
naturelle, Livre V partie 1-46 l’Afrique du Nord,
Les
Belles Lettres, Paris, 2003 [première éditions 1980], p. 331-332,
Commentaire du chapitre de la note 24. Musulami :
au
sud-sud-est de Madaure
(Mdaourouch) à Aïn Bou Sesso sur le versant sud du djebel
Mdaourouch deux bornes trouvées (datant de 104-105 et 116 ap.
J-.C.) délimitaient le territoire des Musulames du territoire de la
cité, ILAg.,
I, 2828 = CIL,
VIII, 4676 = CIL,
VIII, 28073a = D,
5958a (p.186) = AE,
1898, 39a et 2829=CIL,
VIII, 28073b=D,
5958b (p.186) = AE,
1898, 39b ; à Aïn Kamellel deux bornes de la période trajane
délimitant le territoire des Musulames et un territoire impérial
situées entre Mascula
(Khenchela) et Theveste
(Tébessa), ILAg.,
I, 2988 (104-105 ap.- J.-C.) = AE,
1907, 19 = AE,
1909, 215 ; 2989 (116 ap. J.-C.) = AE,
1907, 20 = AE,
1909, 215.
5
Merlin A.,
« Observations sur le texte du Senatus Consultum Beguense”,
CRAI,
50e année, N. 7, 1906, p. 448-456.
6
Desanges J., Catalogue
des tribus africaines de l’antiquité classique à l’ouest du
Nil, Université de
Dakar, Faculté des lettres et science humaines, Dakar, 1962,
p.117-121.
7
Camps G., « Aux origines de la berbérie, Massinissa ou les
débuts de l’histoire », Libyca,
Tome VIII, n°1, 1960, p.42.
8
Camps G., « Aux origines de la berbérie... », op. cit.,
p.43 ; G. Camps, « Gastel », Filage
- Gastel,
Aix-en-Provence, Edisud, volumes n°19, 1998, p. 2974-2993.
9
Rocca-Teyssier E., Ammaedara
(Haïdra) et son territoire : étude d’une ville de l’Afrique
antique, thèse,
université Paris-Sorbonne, 2012. (Thèse soutenue en mai 2012 ce
sont les dernières recherches faites sur Ammaedara)
11
Ferchiou N., « Fossa Regia », Filage - Gastel,
Aix-en-Provence, Edisud, volume n°19, 1998, p. 2897-2911.
12
Le Bohec Y.,
Histoire
de l’Afrique romaine 146 avant J.-.C – 439 après J.-C., Paris,
Picard
2005, p. 46-50.
13
Victoire d’Octave à la bataille d’Actium en 31 av. J.-C. met
fin au duel avec Marc-Antoine. Ce dernier se suicida un an après en
Egypte.
15
Date de règne de Juba II.
16
Le Bohec Y., La
Troisième Légion Auguste,
Paris, Edi. du CNRS, 1977, p.337-339 ; Le
Bohec Yann, Histoire…,
op. cit., p. 54.
19
l’Afrique Proconsulaire était une province sous l’autorité
sénatoriale, normalement ces provinces ne pouvaient disposer de
force militaires sur son territoire mais l’Afrique Proconsulaire
restait une exception elle fut la seule province sénatoriale avec
la province d’Asie à posséder une présence militaire.
20
CIL, VIII, 10023 = 21915 = D,
151 (p.170), Imp(erator) Caesar Augus/ti f(ilius) Augustus
tri(bunicia) / pot(estate) XVI / Asprenas co(n)s(ul) / pr(o)
co(n)s(ul) VIIuir / epulon[um uiam] / ex castri hibe[rnis] /
Tacape[s] munien/dam curauit / leg(io) III Aug(usta) / C[X]lIII.
21
Tacite,
Annales,
II, 52 ; III, 20-21, 32 et 73-74 ; IV, 23-26 ; Rachet
M., Rome
et les Berbères. Un problème militaire d’Auguste à Dioclétien,
Bruxelles, Coll.
Latomus,
vol. 110, 1970 ; Bénabou
M., La
résistance africaine à la romanisation,
Paris, La Découverte, 2005, p.75-85. [Première publication, Paris,
Maspéro, 1976] ; Lassère
J.-M., « Un conflit « routier » :
observations sur les causes de la guerre de Tacfarinas »,
Antiquités
africaines,
18, 1982, p. 11-25.
22
Le Bohec Y., Troisième…,
op. cit., Paris, CNRS, 1989, p. 348 ; Le
Bohec Y., Histoire…,
op. cit., p. 59-60.
24
Le Bohec Y., Histoire…,
op. cit., p.93-97,
tableau des proconsuls, légats impériaux et procurateurs de la
Tingitane et Césarienne.
25
Gascou J., La
politique municipale de l’empire romain en Afrique Proconsulaire
de Trajan à Septime-Sévère,
Rome, École Française de Rome, 1972, p.30. Épithète qu’on
retrouve gravé sur plusieurs inscriptions montre bien que la
déduction s’est bien faite à partir de vétéran : AE,
1987, 1035a-1035 ; AE,
2000, 1689 ; CIL,
VIII, 302 = NDEAmmaedara
6 = AE,
1999, 1782 ; CIL,
VIII, 308=D6786 ; ILPBardo,
36a-36c ; ILPBardo,
2, 24.
26
Le Glay M., « Flaviens et l’Afrique », Mélanges
d’archéologie et d’histoire,
t. 80, 1968, p. 201-246.
27
Gascou J., La politique municipale.., op. cit., p.30-35.
28
L’ensemble du paragraphe traitant du Bas-Empire se fonde sur
Lepellay C., Les cités de l’Afrique romaine au Bas-Empire,
Tome II, notices d’histoire municipale, Paris, Etude
Augustiniennes, 1981, 64-68.
29
CIL, VIII, 11532 =
309 : Dd(ominis) nn(ostris) Dioclétiano Aug(usto) VII et
Maximieno Aug(usto) VI co(n)s(ulibus), / kal(endis) aprilib(us),
porticus theatri sumptu publico / coliniae Ammaedarensium
restitutae│————.
30
CIL, VIII, 310.
31
CIL, VIII, 11535.
32
Lepellay C., Les cités de l’Afrique..., op. cit, 66-68.
33
p. 255-256.
35
p.294-299.
36
p.380-384.
37
CIL, VIII, n°3191 à 3231.
38
p. 459-462.
40
CIL,
VIII, n°11542, 11565, 11573, 11579, 11589, 11603, 11621 (p. 2359),
11623, 11628, 11634, 11639, 11643 = ILCV,
2373 = ICHaïdra,
503, p. 314 = Epigraphica,
2008, 249 = BE,
717 = AE,
2008.
42
Les résultats des travaux effectués à Haïdra sont publiés dans
« Rapport sur une mission en Tunisie (1882-1883) »,
Archives des missions,
3e
série, XII, 1885, p.107-272, pour Haïdra p.193-233, les environs
p.233-239.
43
Cagnat R. et Saladin H., Voyage en Tunisie, édité par Fr.
Baratte, Paris, 2005.
44
Bacha M. « La création des institutions patrimoniales de
Tunisie : œuvre des savants de l’Académie des inscriptions
et des belles-lettres et des fonctionnaires du ministère de
l’Instruction publique et des Beaux-arts », dans Livraisons
d’histoire de l’architecture,
n°12, 2e semestre 2006, p. 123-134.
45
Poinssot J.
et Demaeght L. (Dir.), « Correspondance »,
Bulletin trimestriel
des antiquités africaines, II,
1884, p.307 ; on retrouve l’inscription dans le CIL,
VIII, 11581. En 1884, le Dr Clément envoya au Dr V. Reboud une
inscription d’une console de la basilique III, après le passage
de R. Cagnat.
46
« Rapport sur les découvertes faites par le lieutenant Boyé
à Haïdra (Tunisie) », Bulletin
archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques,
1888, p.352-356 ; CIL,
VIII, n°11520 = n°440, p.2359 = ILTun,
427 = CLE,
1235 = ZPE,
152-111 = AE,
2005, 1667 ; CIL,
VIII, 11530, p.2359 ; CIL,
VIII, 11536 = AE,
1889, 2 = AE,
1993, 1734 ; CIL,
VIII, 11539-11540, 11640 ; CIL,
VIII, 11645 = ILCV,
1105 = ICHaïdra,
504, p.315 ; CIL,
VIII, 23261 = 23262 = AE,
1893, 90 ; CIL,
VIII, 23265-23268, 23271-23274 ; CIL,
VIII, 23275 = ILTun,
456 ; CIL,
23276 = ILTun.,
457 ; CIL,
VIII, 23277 = ILCV,
4003d ; CIL,
VIII, 23278.
47
Diehl C., « Rapport sur deux missions archéologiques dans
l’Afrique du Nord », Nouvelles
archives des Missions,
IV, 1893, p.332-335.
48
Goetschy P., « Chroniques de l’année 1892. Haydra »,
Recueil de
Constantine, 3e
série, Vol. 6, 1892, p.350-352 ; « Fouilles
archéologiques exécutées en mai 1894 dans la région de Haydra.
(Tunisie) », Recueil
de Constantine, 3e
série, Vol. 8, 1894, p.566-581.
49
L’inscription de Secundinus
fut transmise au CIL
par G. Wilmanns lors de son séjour à Haïdra : CIL,
VIII, n°10518= n°11654 = ILCV,
n°2965 = ICHaïdra,
n°416, p. 279.
50
Merlin A., « Vase et figurine de terre cuite provenant de
Cyrénaïque et d’objets trouvés dans les fouilles de la région
de Kasserine, d’Haïdra, de Sidi-el-Harri et de Sousse entre au
Louvre », BCTH,
1927, p.251-253.
51
CIL,
VIII, n°344 ; CIL,
VIII, 11555 = ILTun.,
435 ; CIL,
VIII, 11621, p.2359, CIL,
VIII, 11628 (ces inscriptions furent transmises en leur temps par
Guérin, Rénier, Wilmanns et Schmidt).
53
CIL, VIII, n°302 (p. 1198) = NDEAmmaedara, n°6, AE
1999, 01782 ; CIL, 308.
55
Une partie est publié dans le BCTH,
1899 ; 1900. CIL,
VIII, n°23251= ILAfr.,
151= AE,
1912, 203 ; CIL,
VIII, 23252 = D,
9157 = AE,
1900, 40b ; CIL,
VIII, 23253 = ILTun,
453 = AE,
1900, 123 ; CIL,
VIII, 2354 ; CIL,
VIII, 23255 = AE,
1900, 40a = AE,
1900, 122 ; CIL,
VIII, 23256-2357 ; CIL,
VIII, 23258 = AE,
1992, 1764 = AE,
1993, 1733 ; CIL,
VIII, 23259 ; CIL,
VIII, 23260 = ILTun.,
454, ILAfr.,
152= AE,
1912, 204 ; CIL,
VIII, 23264 = CLE,
2087= ILTun.,
455 = AE,
1900, 39 = AE,
1900, 122. A.Piganiol & R. Laurent-Vibert, op. cit., p. 78.
56
Merlin A.,
BCTH,
1906, p.CCXXXVII-CCXXIX et CCXXXIX concernant l’estampage par le
lieutenant Bernard du 4e
régiment de Chasseurs d’Afrique, CIL,
VIII, n°23269. « Rapport sur les inscriptions latines de la
Tunisie découvertes depuis la publication du Supplément du CIL »,
Nouvelles archives des
Missions, XIV, 1907,
p.144-145.
57
Les relevés topographiques qui
nous intéressent au cours de cette première campagne concernent :
lieutenant Perrier et Milhavet (nord-est de la feuille de Tébessa
XL ; Milhavet et Bassot (sud-est de la feuille Kalaat-es Snane
XXXIV) ; capitaine Perret (nord-est de la feuille de Bou Rhanem
XLI) ; lieutenant Andréa (sud-ouest de la feuille de Thala
XXXV).
58
A. Merlin, « Recherches archéologique et inscriptions
romaines Kef, de Medeina et d’Haïdra », BCTH,
1907, CCLII-CCCLXII.
59
Duval N., « Topographie et urbanisation d’Ammaedara
(actuellement Haïdra) », ANRW,
II, 10-2, 1982, p. 643.
60
Un mobilier qui se compose de 29 lampes, 23 amphores ou vases en
terre cuite, un bracelet et une fibule certains se retrouvent dans
le catalogue du musée Alaoui 1910 et d’autre peuvent être
consulté dans l’article de A. Piganiol & R. Laurent-Vibert :
Piganiol André, Laurent-Vibert Robert. « Recherches
archéologiques à Ammaedara
(Haïdra) », Mélanges
d’archéologie et d’histoire
t. 32, 1912, p.69-229, fig. 1.
61
De Pachtère F.-G., « Les camps de la troisième légion en
Afrique au premier siècle de l’empire », Comptes-rendus
des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
60, 1916, 3, p. 273-284.
62
Pour Haïdra les travaux débutes en 1921 jusqu’en 1927-1928.
Voici la liste des brigades qui couvrirent la région et à quelle
période elles agirent :
N°LIX,
feuille de Kalaat-Senane, brigade du capitaine Roger (1921). Pour
Haïdra, Lt. Maugenest (travaux 1-1 et 1-2) ; Briaud (2-1 et
2-2) ; Chosson (3-1 et 3-2) ; s/Lt. Boulard (4-2 et 5-1) ;
cpt. Debled (4-1 et 5-2) ; Désiré (6-1 et 6-2).
N°LXVII,
feuillet de Thala, 1er
brigade du cpt. Baudry.
N°LXXV,
feuille de djebel Bireno, cpt. Houdemont ( 1927-1928).
N°CLXVIII,
feuille algérienne de Morsott (couvre une partie du territoire
antique d’Ammaedara).
* Les informations de la note 59
proviennent du mémoire d’Elsa Rocca-Teyssier.
63
Duval N., « l’église de l’évêque Melleus à Haïdra
(Tunisie) : la campagne franco-tunisienne de 1967 »,
dans Comptes-rendus
des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
112e année, N. 2, 1968, p.221-228.
64
Duval N., Recherches
archéologiques à Haïdra I : Les inscriptions chrétiennes,
Rome, École Française de Rome, 1975, p.5.
65
La dernière mission a eu lieu en septembre 2012.
66
Institut National du Patrimoine, anciennement l’Institut National
d’Archéologie et d’Art Tunisien (INAAT).
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